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Marché noir : le kilo de corne de rhinocéros plus cher que la cocaïne

Si, quoiqu’illicite, le braconnage des rhinocéros a le vent en poupe, c’est dû notamment aux mannes financières qu’il génère. La corne des mammifères vaut plus que l’or sur le marché noir. Combien coûte le kilogramme de l’excroissance dure qui pousse sur le nez des rhinocéros ?

La demande est forte. Elle vient généralement de l’Asie. Là-bas, les cornes sont utilisées en médecine traditionnelle. Cette partie du corps des rhinocéros aurait des effets thérapeutiques ou aphrodisiaques. Ainsi, les demandeurs misent gros pour avoir le butin. C’est la vente aux enchères.

60.000 dollars le kilo sur le marché noir. Toute une fortune déboursée pour avoir la matière première transformée plus tard en poudre et vendue chèrement. Pourtant, ce trafic juteux illicite est sérieusement dénoncé par les défenseurs de la nature. Raison, la disparition des mammifères s’accélère.

La corne et la cocaïne, l’incomparable

La corne de rhinocéros  et la cocaïne, ce qui caractérise les deux produits, c’est le fait d’être livrés sur le même marché. Cependant, leur valeur sur le marché noir est incomparable. L’une coûte 60.000 dollars (36 584 670 Franc CFA) alors que l’autre revient, le kilo, relativement moins cher.

« Le kilo de cocaïne vaut 1500 euros en Colombie, 3500 euros au Suriname et 4500 euros en Guyane. La même quantité est revendue 35 000 euros en métropole. Pour une valeur finale de 60 000 euros au détail », a détaillé Le Parisien.

La course à la corne

L’Afrique du Sud est le pays abritant le plus grand nombre de rhinocérotidés. 80% de rhinocéros au monde y sont présents. D’où l’attraction des braconniers vers les parcs à la recherche des bêtes à assassiner. Selon les données, plus de mille  rhinocéros sont abattus chaque année dans le pays.

En avril 2021, la justice sud-africaine a levé le moratoire sur le commerce intérieur de cornes de rhinocéros. John Hume, le propriétaire du plus grand élevage de rhinocéros au monde sis en Afrique du Sud devait procéder à une vente aux enchères en ligne de cornes de pachydermes de son exploitation.

L’initiative avait suscité polémique. Mais le richissime homme d’affaires avait opposé à la controverse des arguments évidents. Il avait expliqué sur son site qu’à travers cette action, qu’il espérait « éviter que des rhinocéros soient braconnés pour leurs cornes (….) et débloquer des fonds pour financer la reproduction et la protection des rhinocéros ».

D’ailleurs, toujours pour éviter l’attrait des trappeurs, son élevage a l’habitude d’anesthésier en plein air et de décorner les rhinocéros par un vétérinaire. Plus tard, les cornes repoussent.

En 2013, selon Planetoscope, 1 004 rhinocéros ont succombé aux balles des braconniers ne serait-ce qu’en Afrique du Sud, contre 13 en 2007. En 2022, grâce aux mesures drastiques de l’Etat sud-africain, le nombre de bêtes tuées a baissé de 448. Résultat, clame le gouvernement, de « la guerre implacable menée ».

Emmanuel M. LOCONON

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