
Au Liban, l’ingénieur Ziad Abi Chaker développe depuis 2017 une agriculture verticale. La pratique consiste à l’optimisation du peu d’espace disponible à des fins agricoles alors que les terres arables sont en déclin dans le pays. Le but est d’atteindre une autosuffisance alimentaire respectueuse de l’environnement.
Sur une superficie totale de 65% de terres agricoles au Liban, seulement 22% servent aux agriculteurs. Le ministère de l’Agriculture soulève le problème de la propriété agricole puisque 1% des propriétaires terriens possèdent en effet un quart des terres agricoles. Mais ces dernières années, des terres sont abandonnées ou vendues à des investisseurs du fait des difficultés à les exploiter. Conséquence, les zones cultivées s’amenuisent pendant que la crise alimentaire s’accentue.
L’invention de Ziad Abi Chaker vient donc à point nommé pour régler un problème. L’ingénieur verticalise l’agriculture de sorte à produire sur un petit espace disponible une plus grande quantité de cultures. C’est carrément un changement de direction de l’agriculture traditionnelle jusque-là horizontale.
LIRE AUSSI Maïs : les scientifiques développent une technique pour prédire les rendements
L’agriculture verticale plus rentable que l’agriculture traditionnelle
La technique procède de la transformation des sacs en plastique en panneaux de plastique. Ces panneaux résistants à l’eau servent à la création des conteneurs qui sont installés sur le toit des bâtiments ou dans des terres agricoles étroites. Ils constituent le milieu de cultures des légumes fertile et productif.
« Ces conteneurs sont remplis d’engrais organique que nous récupérons de la décomposition des déchets organiques dans les centres de traitement. Ensuite, nous plantons des plants dans les ouvertures du conteneur, et nous irriguons les plants à l’aide d’irrigation goutte à goutte. En 45 jours, nous produisons 180 têtes de laitue, ou tout autre type de légumes ou de fruits, dans chaque conteneur », a expliqué Ziad Abi Chaker à Raseef22.
La source constate un meilleur rendement de l’agriculture verticale par rapport à celle traditionnelle. Là où on peut cultiver 20 plants de laitue dans un mètre carré pour l’ancienne technique, la verticalisation de l’agriculture permet d’aller à 187 plants dans un seul conteneur de maximum un mètre carré.
Une agriculture économe et durable
Pour l’inventeur, la nouvelle technique agricole participe de la lutte contre les changements climatiques. L’agriculture verticale, confie-t-il au média, consomme moins d’eau lentement évaporée grâce au récipient. Par ailleurs, elle ne fait appel à « aucun pesticide chimique ».
« Les agriculteurs utilisent des pesticides naturels traditionnels comme l’eau, le savon et le poivre pour éloigner les insectes des cultures. Le but de cet élevage est d’être 100% naturel et sain », rapporte Raseef22. La technique vaut la peine dans un monde en proie à une grave crise environnementale préjudiciable à l’agriculture et à la sécurité alimentaire.
LIRE AUSSI Europe : une agriculture sans pesticides envisagée en 2050