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« Les Céréales de Laury », la start-up qui ambitionne révéler les potentialités du fonio au-delà du Bénin

Dans l’univers de l’agrobusiness au Bénin, plusieurs start-up se partagent l’arène mais certaines initiatives se démarquent et s’impose par la qualité et l’originalité de leur produit. C’est le cas de la marque « Les Céréales de Laury » promue par Laurette Mahouna. Titulaire d’une licence en gestion des ressources humaines, Alumini de  »YALI »,  elle travaille aujourd’hui à transformer le fonio sans gluten. Dans un entretien à nous accorder, elle lève un coin de voile sur les ambitions de sa start-up « Les Céréales de Laury » qui emploie directement neuf (09) personnes et indirectement plus de 10 coopératives regroupant environ 260 petits producteurs.

AGRATIME : Parlez-nous de la genèse de votre initiative

Laurette Mahouna : Les Céréales de Laury, c’est une marque de céréales sans gluten. La valorisation du fonio est un projet qui a vu le jour il y a environ 15 mois suite au décès de ma mère qui a souffert de l’obésité, de la tension artérielle et d’un AVC qui l’a finalement emporté. J’ai été révolté et je me suis dit qu’il faut faire quelques choses pour limiter les effets de ces maladies d’origines alimentaires. Pour moi ces maladies dues à un déséquilibre alimentaire peuvent être évités si chacun de nous prenne conscience. Nous avons donc choisir de nous investir dans la promotion des céréales locales sans gluten et ayant des vertus thérapeutiques à l’instar du fonio. Le fonio, une culture très nutritive et riche en fibre, faible teneur en sucre, forte teneur en insulino-sécréteur, riche en oligoéléments donc adapté aux diabétiques. La consommation du fonio permet de maintenir sa forme et de nourrir son organisme. Cependant, malgré ses vertus, cette culture est très peu connue du grand public.

Comment vous approvisionnez-vous ?

C’est un peu compliqué car le fonio n’est cultivée qu’au Nord dans les zones montagneuses de l’Atacora. Par ailleurs, la récolte du fonio est très rude et laisse parfois des résidus de grains de sable après le processus de décorticage. C’est ce qui fait que beaucoup évite de le consommer mais nous on développe d’autres astuces pour limiter cette situation. Notre fonio est bien traité et nettoyé. Nous sommes en train de mettre en place une chaine de valeur incluant les producteurs, les groupements et coopératives de femmes transformatrices. C’est donc une chaine que nous établissons avec tous ces acteurs à la base et notre unité de transformation. L’idée est de faire profiter à tous les acteurs de la chaine les retombés de notre travail.

Quelle quantité consommez-vous actuellement et qu’est-ce que vous en faites concrètement ?

Nous sommes aujourd’hui à 10 tonnes de fonio commercialisé par mois dont environ 90% à l’export. Ce faible taux serait dû à cette perception que beaucoup ont du fait que le fonio contient des résidus de grain de sable. Le Fonio est conseillé pour tout le monde, les jeunes, les personnes de 3ème âge et même les enfants dès 3 mois d’âge. Ce produit est très adapté aux diabétiques à cause de son faible taux en sucre. Nous concevons plein de produits dérivés à base de fonio comme les caques, les crèpes, les couscous, le pain, les boulettes de fonio, le dèguè,  la farine instantanée et autres. Il faut souligner que le fonio se prêtent à plusieurs utilisations dans la chaine de restauration : de l’entrée au désert.

Quelques produits de la start-up

 

Sur quel marché écoulez-vous tous ces produits?

Principalement nos produits vont à l’extérieur du pays notamment le  Sénégal. Une bonne partie est distribuée à Cotonou et environ à travers les supermarchés, les pharmacies et autres points de vente. Je dirais que 90% de notre marché est à l’export, seulement 10% est localement consommé. Nous déployons une combinaison de stratégies marketing pour communiquer sur nos produits. Nous sommes présent sur les réseaux sociaux, les foires d’expositions et autres espaces de promotion de nos produits.

Comment parvenez-vous à vous maintenir dans l’univers concurrentiel de l’agrobusiness au Bénin?

J’ai eu la chance de participer au programme ETRISTARS qui m’a beaucoup apporté en termes de coaching, de mentoring, de renforcement de capacité. Certes je suis la Fondatrice de l’entreprise mais je tiens à remercier Afrique’Inov qui m’a accordé un prêt d’honneur au démarrage des activités. J’ai espoir que les jours à venir d’autres investisseurs nous rejoindrons. Par ailleurs, d’autres partenaires nous accompagnent à l’instar de Agriprofocus et d’autres. Dans la vie d’une entreprise tout est une question de temps. Ce n’est pas d’un coup qu’on devient rentable, il faut un temps peu importe le domaine d’activité de l’entreprise. Nous restons confiant que d’ici peu nous allons l’atteindre car je m’y investi physiquement, mentalement, psychologiquement.

Djibril AZONSI

 

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