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L’agriculture contractuelle, une panacée à l’emploi des jeunes au Nigéria

Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigéria connaît un fort taux de chômage des jeunes malgré les multitudes d’opportunités qu’offre son économie en l’occurrence l’agriculture. Alors que de nombreux défis tels que l’accès au marché, l’accès aux intrants et l’amélioration de la productivité se posent avec acuité à ce secteur, le jeune chercheur Idowu James Fasakin a entrepris des recherches sur «l’impact de l’agriculture contractuelle sur la création d’emplois pour les jeunes », grâce à l’appui du projet CARE financé par la FIDA et mis en œuvre par IITA.

Le « Contract Farming » ou encore l’agriculture contractuelle peut se définir selon la FAO comme « un  accord  entre  des agriculteurs et des sociétés agro-alimentaires ou de commercialisation, ou les deux, portant sur la production et la fourniture de produits agricoles selon des accords à terme, fréquemment à des prix préétablis. Invariablement, l’accord engage aussi l’acheteur à apporter, dans une certaine mesure, un soutien à la production par le biais, par exemple, de fournitures d’intrants et de conseils techniques ». Ce modèle d’agriculture qui remonte au 19ème siècle aux Etats-Unis d’Amériques,  permet de développer les marchés et de  transférer  des  compétences  techniques  avec  autant  de  profit  pour  les promoteurs  que  pour  les  agriculteurs. Il offre ainsi la possibilité d’inclure plusieurs acteurs dans chaque maillon de la chaine de production pour solutionner à la fois, les problèmes de chômage, d’accès au marché ou aux intrants et de la transformation.

A lire : Les aptitudes sociales et la compétence digitale comme moteur de l’agrobusiness 

Concentrant ses recherches sur la production de riz au Nigéria, Idowu James Fasakin estime que l’application de l’agriculture contractuelle dans cette filière permettra au pays d’améliorer sa production riz et de régler par la même occasion le problème de chômage des jeunes. «Environ 90% des ménages ruraux sont engagés dans des activités agricoles, même dans le contexte d’une diversification hors exploitation croissante… Avec l’agriculture contractuelle, les riziculteurs vont augmenter leur superficie agricole en produisant davantage. Ils auront alors besoin d’une main d’œuvre importante pour les travaux comme le défrichement, la plantation, le désherbage, la récolte de rizière, le vannage » a déclaré le jeune chercheur nigérian.

En effet,  le Nigéria produit actuellement environ deux millions de tonnes de riz par an et dans le même temps importe environ trois millions de tonnes de riz chaque année car la consommation nationale totale dépasse cinq millions de tonnes par an. Le riz étant cultivé dans presque toutes les zones agro-écologiques du Nigéria, James Fasakin croit que son pays peut produire suffisamment pour faire face à la demande nationale et même devenir un des plus grands exportateurs de riz en Afrique. Il suffit juste selon lui de faire du « Contract Farming » une règle de base et l’industrie prendra d’elle-même.

« Deux importateurs ont établi des usines de polissage, l’un d’eux (Olam) a investi dans la culture du paddy via des agriculteurs contractuels et deux (Olam et Veetee) ont investi dans des rizeries complètes. D’autres sociétés multinationales, comme Josan Rice Farm, Ebony Agro Limited, Omor Rice Mill, Coscharis Farm, Giant Rice Mill et Joseph Agro Nigeria Limited ont ensuite investi dans la production commerciale de riz en grande quantité. Ces usines de transformation du riz à grande échelle auront bientôt besoin d’un approvisionnement continu en grande quantité de riz paddy toute l’année. La meilleure option pour y parvenir est de conclure un accord contractuel avec certains petits riziculteurs pour participer par le biais des agents de vulgarisation. Il faut néanmoins veiller à ce que  l’agriculteur soit membre d’une société coopérative reconnue et enregistrée telle que la Rice Farmers Association of Nigeria » conseille-t-il.

Une opportunité donc que les politiques devront saisir pour élaborer et asseoir leurs politiques agricoles en mettant un accent sur le partenariat public-privé en vue d’offrir une garantie aux différentes partie prenantes et impulser la révolution agricole en Afrique.

André Tokpon

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