Le phénomène de la sécheresse qui sévit en Afrique et dans le monde risque d’impacter négativement les récoltes agricoles dans plusieurs pays africains. La Tunisie en est un dont la production céréalière souffre de manque d’eau.
« La récolte de céréales de la Tunisie sera désastreuse » en 2023, avertit Mohamed Rjaibia, un haut responsable du syndicat des agriculteurs tunisiens. Il explique que la production du pays « devrait se situer entre 200 et 250 000 tonnes cette année 2023, contre 750 000 tonnes en 2022 ».
Cette baisse de performance se traduit en effet par le niveau de sécheresse très élevé observé ces dernières années en Tunisie. Selon Hamadi Habib, haut fonctionnaire du ministère de l’Agriculture, le pays a enregistré une baisse du stock d’eau de ses barrages à environ 1 milliard de mètres cubes, soit 30 % de la capacité 2023 globale de stockage. Ceci en raison notamment à la rareté de pluie qui dure depuis septembre 2022.
Pour pallier cette sévère pénurie d’eau, le ministère tunisien de l’Agriculture, de la Pêche et des ressources hydrauliques a publié le 31 mars un arrêté interdisant avec effet immédiat l’utilisation de l’eau potable dans l’agriculture sur une période de 6 mois, allant jusqu’en septembre 2023.
Cette nouvelle disposition s’applique également à d’autres activités, dont l’irrigation des espaces verts, le nettoyage des rues et des espaces publics, ainsi que pour le lavage des voitures selon les informations relayées par nos confrères de l’agence Ecofin.
Si 80 % des ressources tunisienne en eau sont utilisées par le secteur agricole, cette décision du gouvernement permet de rationaliser l’utilisation de l’eau dans le pays.
