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Eau potable, changer imminemment ou sombrer mondialement

La raréfaction généralisée de l’eau potable dans le monde inquiète les Nations unies. Un rapport de l’ONU publié mardi 21 mars 2023 alerte sur l’imminence d’une crise mondiale. La journée internationale de l’eau, 22 mars, appelle à « accélérer le changement » pour « éviter les conséquences dévastatrices de cette crise ».  

« Plus de deux milliards de personnes sont obligées de boire de l’eau insalubre et plus de 4,5 milliards ne disposent pas de services d’assainissement sûrs. D’ici 2030, 700 millions de personnes risquent d’être déplacées par une pénurie d’eau ». La situation mondiale d’accès à l’eau potable est alarmante, selon l’Organisation des nations unies qui entrevoit une crise globale « imminente ».

Ce mercredi 22 mars, ledit rapport a été soumis au secrétaire général Antonio Guterres. Le document évoque 40% de la population mondiale touchée par la pénurie d’eau et 80% des eaux usées rejetées dans l’environnement sans être traitées. « La crise de l’eau est une crise globale », pense Henk Ovink, envoyé spécial des affaires internationales liées à l’eau. Pour le patron de l’ONU, c’est en effet « une question de vie ou de mort ».

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Chaque goutte d’eau compte

Réunis à New-York pour trois jours, une centaine de ministres et une douzaine de chefs d’Etat et de gouvernement tentent de trouver des issues. Cette conférence coïncide avec la journée internationale de l’eau qui porte sur le thème « accélérer le changement ». Une urgence pour l’humanité « engagée aveuglément sur un chemin périlleux », selon M. Guterres.

A l’ouverture de la conférence, le Secrétaire général de l’ONU aligne les facteurs qui menacent la subsistance de l’humanité. « Une surconsommation et un surdéveloppement vampiriques, une exploitation non durable des ressources en eau, la pollution et le réchauffement climatique incontrôlé sont en train d’épuiser, goutte après goutte, cette source de vie de l’humanité », a-t-il déclaré.

Les femmes et les filles sont les plus assujetties aux conséquences de la crise de l’eau. Les pays pauvres en sont les plus touchés, d’Afrique en Amérique du nord passant par l’Asie. La sécurité alimentaire en souffre de même que l’énergie, la santé, l’assainissement. Le secteur agricole, dont la résilience est déjà menacée par le changement climatique, est en carence d’eau.

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Doubler les investissements dans l’eau potable

Les experts de l’ONU proposent, à la suite du rapport « Faire en sorte que chaque goutte compte », de doubler les investissements. Ceux-ci devront être notamment orientés vers les infrastructures de l’eau au cours des cinq années à venir. Le Groupe suggère aussi de « forger de nouveaux partenariats novateurs et inclusifs » intégrant et les municipalités et le secteur agricole.

Le plus grand défi à l’horizon 2030 est d’atteindre l’objectif du développement durable 6 (ODD 6) qui consiste à assurer la disponibilité et la gestion durable de l’eau pour tous. Personne ne sera de trop dans la mise en œuvre. « Qui que vous soyez, quoi que vous fassiez, où que vous viviez, nous vous exhortons à vous impliquer et à contribuer à relever ce grand défi », lance le Groupe chargé du rapport.

A en croire les experts, « il est temps d’agir » et de faire « en sorte que chaque goutte compte ». En effet, « il faut creuser les puits d’aujourd’hui pour étancher les soifs de demain », enseigne un proverbe peul.

Emmanuel M. LOCONON

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