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Cedeao/Engrais: Stimuler la production locale à l’horizon 2033

A l’horizon 2033, l’Afrique de l’ouest (Cedeao) aspire accroitre sa capacité de production locale d’engrais et assurer l’autosuffisance alimentaire. Réunis à cet effet à Lomé, capitale du Togo, du 30 au 31 mai 2023, les dirigeants de l’espace communautaire ont adopté un plan décennal 2023-2033 au détour d’une table ronde de haut niveau sur les engrais et la santé des sols.

Avec ses 15 millions de tonnes  de capacité de production de mélange d’engrais, 6,2 millions de tonnes d’urée et  250.000 tonnes d’engrais phosphaté en 2023, l’Afrique occidentale possède les potentiels de se rendre autonome dans la production des engrais organiques et minéraux nécessaires pour l’enrichissement de ses terres. C’est l’une des grandes révélations de la table ronde sur les engrais et la santé des sols tenue à Lomé.

Une initiative de la République du Togo, en collaboration avec la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ainsi que l’accompagnement technique et financier du centre international du développement des engrais (Ifdc) et la Banque mondiale.

Si l’Afrique de l’ouest devra nourrir près de 500 millions d’habitants dans les prochaines années selon Alain Sy Traoré, directeur de l’agriculture et du développement rural à la Cedeao, c’est qu’elle devra mieux s’organiser pour couvrir ses besoins en minéraux organiques que chimiques. Sachant bien la guerre russo-ukrainienne a davantage créé le besoin, les Etats ouest africains étant dépendants de l’importation.

C’est dans ce contexte que la table ronde a permis, selon le directeur régional de développement de la banque mondiale, Simeon K . Ehui, de discuter de comment : augmenter la production des engrais en Afrique de l’ouest et du centre, améliorer le cadre réglementaire de la production et aider les paysans à avoir accès à ces intrants à moindre coût.

Au terme des travaux de réflexion et d’échanges, un plan décennal 2023-2033 a été adopté à l’unanimité des parties prenantes du secteur engrais.

La déclaration de Lomé sur l’engrais

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Intitulé « déclaration de Lomé », ce document qui constitue la feuille de route des différents acteurs agricoles, présente douze (12) actions prioritaires avec plus d’une quarantaine de sous-actions à mener dans les dix (10) années à venir au sein des pays membres de la Cedeao et du comité inter Etats de lutte contre la sècheresse dans le Sahel (Cilss).

La genèse de cette feuille de route ouest africaine sur les engrais et la santé des sols exposée par Henk Van Duijn, président directeur générale de l’Ifdc, montre qu’il s’agit bien du fuit d’un long processus de travail enclenché depuis 2019 avec la réunion inaugurale de la task force à Abuja, la capitale nigériane.

Il a été officiellement présenté ce mercredi 31 mai 2023 par le président de la commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, à l’occasion de la conférence des chefs d’Etats togolais, nigérien et celui de la Guinée Bissao marquant la clôture de la table ronde.

Ce document évoque de façon générale, les politiques sectorielles et cadre réglementaire requis pour promouvoir les investissements privés dans la filière des engrais et le développement des marchés ; la production locale des engrais, les infrastructures de distribution et de commerce interrégional des engrais ; l’amélioration de l’efficacité, la résilience et l’utilisation durable des apports d’engrais minéraux et organiques, et l’amélioration des interventions sur la santé des sols ; de même que le renforcement des capacités institutionnelles et humaines pour des sols et des engrais.

Compter sur les potentiels de la Cedeao et ses partenaires

Si pour le président togolais Faure Gnassingbé, l’engrais, l’alimentation et la santé des sols participent à la souveraineté alimentaire du continent, l’exécution de ce programme sous régional semble une véritable solution pour la sécurité alimentaire des populations, les années à venir. Car remarque-t-il; « dans la sous-région, 30 millions de personnes  étaient en état de sous nutrition en 2010 », mais en 10 ans, le chiffre a presque doublé passant à 57 millions de personnes sous-alimentées.

Ce défi, l’Afrique occidentale peut le relever en comptant sur ses gisements de gaz et du phosphate, notamment au Sénégal, Burkina Faso, Mali, Niger, et Togo. C’est pourquoi dès l’ouverture de ce grand rendez-vous, mardi 30 mai, Massandje Toure-Litse, commissaire aux affaires économiques et à l’agriculture de la commission de la Cedeao n’a pas manqué de  lancer « un vibrant appel à tous les partenaires au développement, aux banques d’investissement et de développement de notre région pour qu’ils interviennent financièrement auprès des Etats membres, notamment se doter de gisement de phosphate dans l’optique de parvenir à la production locale d’engrais ».

Confiant de ce que les résultats de cette table ronde contribueront aux prochains sommets de l’Afrique sur le même sujet, Oumaro Sissoko Ambalo, président de la Guinée Bisso et président en exercice de la Cedeao, réitère l’engagement de son pays à la mise en œuvre de la feuille de route établie, tout comme ses pairs présents.

La table ronde de Lomé pose ainsi les balises pour le prochain sommet de l’Union africaine sur les engrais et la santé des sols à Dakar du 23 au 30 juin 2023.

 

Photo de famille après la session de clôture de la table ronde de Lomé

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Sèna Serge ADJAKOU

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