En France, un puissant herbicide, le S-métolachlore, ne sera plus autorisé d’ici là. L’utilisation de cette substance active serait nuisible aux eaux souterraines.
Les producteurs sont appelés à trouver une alternative le plus tôt possible. L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) annonce l’interdiction très prochaine de l’utilisation du S-métolachlore. Cet herbicide parmi les plus utilisés en France ne le sera plus du fait des risques à long terme qu’il présente à l’environnement.
Ce sont en effet les eaux souterraines qui en essuient les revers selon l’Anses qui allègue par ailleurs le risque d’altération de la qualité de l’eau potable. Utilisé pour désherber les champs, le produit, explique l’agence, pénètre le sol jusque dans les nappes phréatiques.
En 2021, à en croire les informations de France Tv, les traces de l’herbicide en question ont été retrouvées dans « toutes les eaux superficielles » et « 30 % des eaux potabilisées dans des normes supérieures à la potabilité ». À défaut de trouver un herbicide alternatif, le recours au désherbage mécanique est envisageable.
De métolachlore en 2003 à S-métolachlore en 2005
Avant 2003, c’est le métolachlore qui était utilisé en France. Mais en 2003, la substance a été interdite pour être à nouveau autorisée en 2005, cette fois-ci sous le nom S-métolachlore. Les producteurs s’en servent pour désherber les grandes cultures comme le maïs, le tournesol, le soja, les betteraves, le sorgho, les millets, moha, et haricots.
Depuis plusieurs années déjà, le S-métolachlore est « classé comme un cancérigène possible chez l’humain », révèlent des études, avec des effets néfastes sur les eaux souterraines et superficielles. Certaines organisations ont tiré la sonnette d’alarme citant des analyses réalisées dans les eaux et qui, à leur sens, nécessitaient l’urgence de limiter l’usage de l’herbicide par ailleurs très utilisé en Amérique du Nord et en Europe.
Emmanuel M. LOCONON