ActualitésAfrique

UEMOA : Les ministres de l’agriculture et du commerce réagissent à la flambée des prix des engrais

Les Etats membre de l’Uemoa ont décidé de réagir face à la tendance haussière des prix des engrais chimiques. Afin de prévenir les graves conséquences de cette crise sur la sécurité alimentaire des populations, les ministres de l’Agriculture et du commerce de l’union ont tenu une réunion de concertation ce 14 décembre 2021 au Palais des congrès de Cotonou. Plusieurs recommandations ressortent de cette rencontre afin de juguler la crise à court et à long terme.

La campagne agricole 2022 2023 est menacée. Et pour cause, les prix des engrais chimiques ont connu au cours de l’année 2021, une hausse vertigineuse passant du simple à presque le triple. Une situation qui fait peser le risque d’insécurité alimentaire sur les Etats membre de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Inquiets des retombées de cette crise,  des ministres en charge de l’Agriculture et du commerce de l’Uemoa se sont réunis pour identifier de manière concertée des mesures préventives pour garantir l’approvisionnement immédiat des agriculteurs en ces intrants indispensables pour la production vivrière.

Vue partielle des participants à la réunion de concertation des ministres de l’Agriculture et du commerce de l’Uemoa sur la flambée des prix des engrais.

Les réponses urgentes face à la crise

Au cours de la conférence de presse qui a marqué la fin de cette rencontre, Kako Nubukpo Commissaire de l’Uemoa en charge du département de l’Agriculture explique que cette situation trouve ses origines dans les chocs sécuritaires, sanitaires et climatiques que traversent actuellement plusieurs pays de la sous-région. Il précise que face au choc sanitaire qui touche tous les pays du monde, la réponse des Etats de l’Uemoa est quatre fois moins importante que celle de la plupart des pays  en voie de développement. A ceux-ci s’ajoutent la déstructuration des chaines logistiques et la demande croissante en engrais aux niveaux des pays initialement exportateurs d’engrains, en l’occurrence les Etats Unis et la Chine.

Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture du Bénin a souligné que cette crise de l’engrais est la plus sévère des trois dernières décennies de l’histoire de l’Agriculture de la sous-région. Pour sauver la campagne agricole 2022 2023, les besoins en engrais pour la production vivrière sont évalué à plus de 2,4 millions de tonnes et plus de la moitié de cette quantité doit être mobilisé  dans moins de trois mois.  Cela nécessite une réponse urgente. « Il faut perdre l‘illusion que dans les deux ou trois mois à venir les prix vont baisser. Il faut commander au prix actuel du marché » a-t-il souligné conformément aux recommandations issues de la réunion. A son sens, cela doit passer par le dégel des contraintes administratives qui empêchent de passer les marchés et par la vigilance sur la qualité des engrais qui seront acquis au cours de la période.

Les autres recommandations

Afin de juguler la crise sur le long terme, l’Uemoa repose ses actions sur la Cadre d’Actions Prioritaires 2021-2025 (CAP25).  Selon le commissaire de l’Uemoa, il milite pour l’harmonisation des politiques agricole en Afrique, la bonne circulation de l’information et les incitations à construire un marché commun au service des populations. « Notre dépendance vis-à-vis des engrais importés n’est pas soutenable à terme, c’est pour cela que nous développons le concept d’agriculture durable. Nous faisons l’effort d’avoir à côté des engrais chimiques, de la fumure organique et d’accroitre l’offre locale d’engrais » informe le Commissaire Kako Nubukpo. Il ajoute que cette crise est une occasion pour l’union et les Etats membres d’engager la transformation structurelle de l’agriculture dans la sous-région.

Bien d’autres recommandations découlent de la réunion de concertation des ministres de l’Agriculture et du commerce de l’Uemoa.  Madadozi Tezike, représentant du ministre de l’Agriculture du Togo et secrétaire de la réunion en a donné une lecture. La réunion recommande aux états membres de prendre des mesure pour sécuriser l’approvisionnement des engrais pour les cultures vivrières, supprimer toutes les taxes sur les engrais, appuyer les efforts des producteurs dans l’acquisition de ces engrais, etc. L’Uemoa quant à elle est appelé à mobiliser un véhicule financier pour faire face à l’urgence relative à la flambée des prix des engrais.

Madadozi Tezike
Madadozi Tezike, représentant du ministre de l’Agriculture du Togo et secrétaire de la réunion

Rappelons que ladite réunion a connu également la participation des ministres béninois et nigériens du commerce, du ministre de l’Agriculture de la Guinée Bissau, des représentants des ministres de l’Agriculture du Niger,  du Burkina Faso et du Sénégal. Des représentant du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), du Centre international de développement des engrais  (Ifdc) et du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) ainsi que plusieurs experts ont répondu présents à cette rencontre qui selon le ministre Gaston Dossouhoui est une réussite du point de vue de son organisation  technique.

Méchac A.

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
%d blogueurs aiment cette page :

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité