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Pregec: Le « Google » de l’information agricole en Afrique de l’Ouest

Le réseau régional de prévention et gestion des crises alimentaires (Pregec) est un organe mis en place par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) à travers une concertation des pays membres de l’institution. Ceci avec les partenaires techniques et financiers au niveau régional et international. Quels sont ses lignes d’interventions, ses objectifs et défis à relever ? Professeur BAOUA Issoufou, coordonnateur régional du programme d’appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Cilss/Agrhymet, apporte ici des éléments de réponses.

Créé pour prévenir et gérer les crises alimentaires en Afrique subsaharienne, le Pregec est de nos jours ‘’ le bras armé en termes d’informations agricoles sur la sécurité alimentaire de la Cedeao et de l’Uemoa ‘’. Chaque année selon le Coordonnateur régional du programme d’appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Cilss/Agrhymet et expert analyste des situations de sécurité alimentaire, Issoufou Baoua,  des rencontres s’organisent souvent les mois de novembre entre les acteurs techniques en charge de l’agriculture et du développement rural de chaque État.

A l’en croire, l’importance et l’ambition de ces rencontres « s’inscrivent dans cette concertation en vue de trouver des consensus sur les résultats et les issues de la campagne agricole écoulée de chaque pays; de bâtir les consensus sur l’identification des zones à risque de connaitre l’insécurité alimentaire, l’estimation des populations vulnérables et les principales actions à mettre en œuvre pour réduire la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle de l’année à venir », explique-t-il.

Ainsi créé, ce cadre de concertation qui a pour moteur de produire des informations agricoles sur la sécurité alimentaire, permet de faire le point des performances de la production agricole au niveau de chaque pays. Il s’agit plus précisément des céréales, des légumes, des oléagineux, etc.  « Ces travaux nous permettent d’apprécier en termes de disponibilité et de capacité d’accès de la population, en vue de protéger leurs moyens de subsistance et assurer leur épanouissement », a-t-il précisé.

Les stratégies de collecte des informations du Pregec

Si avant les travaux de concertation des différents acteurs, l’organe doit s’assurer de la fiabilité des données statistiques au niveau des pays membres, il ne manque point de méthodologie.

Comme l’exprime le  Coordonnateur régional, Issoufou Baoua, « avant qu’on arrive à ces travaux, nous travaillons avec l’ensemble des services de développement rural de l’ensemble des pays. Vous avez le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche de chaque pays. Ces derniers ayant des services décentralisés en leur sein jusqu’aux producteurs à la base, nous essayons de suivre ces pays dans la mise en œuvre de leurs actions et progressivement au cours de leur campagne, nous avons un dispositif mis en place qui permet de collecter les informations depuis le producteur jusqu’au niveau des décideurs ».

Après plus de 20 ans d’existence donc, le réseau compte à son actif, plusieurs actions. Lesquelles ont conduit à de tangibles « améliorations en termes d’abord des outils qui sont mis à la disposition des pays, mais aussi en termes de renforcement de capacités des cadres nationaux, à maitriser les nouveaux outils. J’évoque notamment l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui rapprochent plus les techniciens des paysans, et aident à trouver le plus rapidement possible, des solutions à gérer les risques climatiques et donc à améliorer les performances de la productivité », affirme l’analyste en sécurité alimentaire de Agrhymet.

Il ajoute par ailleurs que de grandes avancées sont enregistrées par rapport à des outils qui permettent aujourd’hui de faire « une harmonisation des analyses », avec des outils pouvant favoriser la comparaison par exemple d’une zone rurale du Bénin, à une zone rurale du Niger, Mali, Côte d’Ivoire, etc.

Les défis du réseau

La région du Sahel aujourd’hui menacée par l’insécurité civile avec ses conséquences de déplacement de populations et donc d’abandon des terres de production, dresse sur la table du réseau régional de prévention et gestion des crises alimentaires, de grands défis à relever.

Au nombre de ceux-ci, Issoufou Baoua mentionne « la réadaptation des outils de collectes des données et de l’information, de façon à mieux informer en temps réel les décideurs à divers niveaux, pour la prise de meilleures décisions afin d’améliorer les conditions de vie des populations affectées par ces crises ».

Il souligne aussi que l’avancée des technologies de l’information et de la communication impose la vision de réintroduire l’observation de la terre avec une très bonne résolution. « Ceci implique le renforcement de nos outils d’imagerie pour plus de précision dans la collecte des informations liées à l’observation de la terre », explique le professeur.

Tout ceci conformément à la vision du Cilss qui œuvre à « investir dans la recherche de la sécurité alimentaire et dans la lutte contre les effets de la sécheresse et de la désertification, pour un nouvel équilibre écologique au Sahel ».

Sèna Serge ADJAKOU

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