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Sahel : 13,5 millions de personnes menacées par la pauvreté d’ici 2050

Dans son nouveau rapport sur le climat et le développement (CCDR) publié récemment, le Groupe de la Banque mondiale a révélé que 13,5 millions de personnes supplémentaires pourraient être touchées par la pauvreté dans les 5 pays du G5 Sahel d’ici 2050, des causes des chocs liés au changement climatique.

Le rapport CCDR est un outil du groupe de la banque mondiale qui fait un diagnostic de la situation des pays en se basant sur l’état des changements climatiques et du développement. Il s’appuie sur des études et ressort des pistes d’actions à emprunter par les pays concernés afin de prioriser des actions qui réduisent l’impact des gaz à effet de serre et la vulnérabilité du climat.

Le dernier en date publiée courant le mois de juillet présage d’une situation alarmante pour les 5 pays que compose le G5 Sahel à savoir  le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger tous situés dans la région du Sahel. Le document annonce que «13,5 millions de personnes supplémentaires basculeront dans la pauvreté, respectivement. L’accroissement du taux de pauvreté augmente au cours de la période de projection et varie selon les pays, le Niger et le Tchad devant connaître les augmentations les plus importantes. »

En effet, alors que la région en question se relève difficilement des impacts économiques de la pandémie de COVID-19, elle se trouve encore aux prises de plusieurs autres crises notamment l’instabilité politique accrue, l’insécurité grandissante et l’insécurité alimentaire croissante aggravée par la hausse des prix mondiaux des carburants et des denrées alimentaires en raison de la guerre en Ukraine.

« Le nombre croissant de chocs climatiques à intervalles réguliers entraîne d’importantes pertes de production, entraîne une baisse de l’accumulation de capital et conduit à des points de basculement écologiques et économiques potentiellement dévastateurs dans la région», explique le rapport.

Une hausse des températures 1,5 fois supérieure à la moyenne annoncée

Des sept pays fortement affectés par les effets néfastes des changements climatiques dans le monde, le Sahel compte à lui seul trois pays. Ces pays sont assez souvent sensibles aux sécheresses extrêmes, aux inondations, aux vagues de chaleur, à la dégradation des sols et à la désertification. Pourtant, ils ne semblent pas au bout de leur peine selon les prévisions du GIEC qui affirment qu’ils devraient encore connaître une augmentation des températures 1,5 fois supérieure à la moyenne mondiale.

« La plupart des scénarios climatiques montrent que les températures au Sahel augmenteront d’au moins 2º C à court terme (2021 — 2040). », précise le rapport du Groupe de la Banque Mondiale. Les effets de ces changements climatiques vont considérablement affecter l’état de l’économie et plus particulièrement les six canaux modélisés que sont la baisse des rendements des cultures pluviales, des rendements du bétail, baisse de la productivité du travail liée aux fortes chaleurs, baisse de la productivité liée à la détérioration de la santé humaine, dommages causés par les inondations et dommages occasionnés aux routes et aux ponts.

« les coûts de l’inaction sont bien plus élevés que ceux de l’action »

« D’ici 2050, le PIB annuel devrait accuser une baisse de 2,2 % (Niger) à 6,4 % (Mali) dans le scénario d’un niveau élevé de précipitation et scénarios optimistes et une baisse de 6,8 % (Burkina Faso) à 11,9 % (Niger) dans les scénarios de faible niveau de précipitation et scénarios pessimistes. Les impacts négatifs sont suffisamment importants pour supprimer une grande partie ou la totalité de la croissance annuelle du PIB réel et du PIB par habitant. », peut-on dans le document.

Face à la situation, les pays du G5 Sahel doivent mener des actions fortes, car le troisième message principal du rapport souligne bien que « les coûts de l’inaction sont bien plus élevés que ceux de l’action ». Ces pays disposent des conditions favorables afin de tacler les défis évoqués. Sa main-d’œuvre jeune et en forte croissance devrait s’investir dans l’industrie manufacturière locale et d’autres industries qui nécessitent une forte main-d’œuvre.

Ils disposent également d’immenses richesses minérales qui pourraient booster des initiatives vertes, mais aussi des sources d’énergies renouvelables dont l’exploitation pourrait réduire l’émission des gaz à effet de serre. Elles devraient devenir la priorité de ses États. De même, une refonte des capacités institutionnelles s’avère nécessaire.

Méchac A.

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