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Rotation des cultures en Afrique : solution pour la rentabilité de l’agriculture 

En Afrique, de nombreux agriculteurs exploitent d’année en année les terres avec les mêmes cultures, souvent céréalières tels que le riz, le maïs, le sorgo… Alors qu’ils sont à la recherche de la rentabilité de leur production agricole, ils font usage des engrais chimiques facteurs de la dégradation des sols, pour booster les rendements. Comment optimiser donc  l’agriculture en Afrique à travers des techniques naturelles respectueuses de l’environnement ?

La pratique de la terre en jachère est jadis la technique par excellence employée en Afrique pour enrichir les terres cultivables. Une technique qui consiste à ne pas ensemencer les terres agricoles pendant une ou plusieurs périodes végétatives afin d’améliorer les rendements sur ces espaces. Ceci dans le but d’augmenter les revenus de la production agricole.

Mais de nos jours l’explosion démographique et l’urbanisation croissante des milieux ruraux rendent cette pratique de plus en plus difficile. Dans un rapport intitulé la Fao au XXIe siècle, l’institution internationale indique que pour « satisfaire les besoins des 9,2 milliards de personnes que comptera notre planète en 2050, il sera nécessaire d’accroître la production vivrière totale d’environ 70%, et la production des pays en développement devra pratiquement doubler ».

Dans le même temps, des expériences empiriques révèlent que la culture des produits céréaliers d’année en année sur les mêmes terres, entraine progressivement l’appauvrissement en nutriments des sols cultivables. En conséquence, on assiste à la baisse des rendements agricoles et par ricochet, des revenus issus de la vente des produits de récoles.

Pour compenser les pertes, les agriculteurs se voient le plus souvent contraints de faire usage des engrais et autres produits chimiques pour booster les rendements agricoles. Des comportements qui ne font que renforcer le niveau de dégradation des terres cultivables.

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Rotation des cultures, une nécessité pour l’Afrique

S’il est certain que des moyens sains et naturels existent encore aujourd’hui et sont accessibles aux agriculteurs africains pour renforcer les espaces de culture, le manque d’information sur les techniques culturales rentables semble faire défaut.

En Egypte comme dans plusieurs pays développés, de nombreux producteurs agricoles adoptent de plus en plus la technique de la rotation des cultures céréalières surtout avec des légumineuses. Selon Mahmoud Abdel Salam, un exploitant agricole égyptien, « sans la rotation des cultures, les agriculteurs voient leur rendement diminué, pendant que les mauvaises herbes et les maladies augmentent. Le sol s’appauvrit et ils font des travaux supplémentaires pour se débarrasser des herbes ».

En effet, d’après les explications d’un autre exploitant agricole Gamal Mahmoud, au micro d’Access Agriculture, l’alternance des cultures de céréales comme le blé à des plantations de légumineuses favorise la fertilisation des sols et permet de lutter contre les mauvaises herbes et les maladies.

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Les légumineuses, fertilisants naturels des sols

A l’en croire, les légumineuses tels que les féveroles, lentilles, pois d’Angole, soja etc., sont des plantes à longues racines qui puisent les nutriments en profondeur du sol et dont les feuilles sont très riches en azote, favorables à l’enrichissement de la terre.

Des effets positifs des légumineuses sur le sol, que confirme D. A. un producteur de pois d’Angole  au Bénin dans la commune d’Allada, surtout  pour empêcher l’envahissement des champs par des mauvaises herbes.

Des études montrent par ailleurs, que les plantes de la famille des légumineuses produisent leurs propres azotes pour croitre. Leurs racines collaborent avec les bactéries ribosomes de la terre et libèrent progressivement leurs azotes dans le sol. Des nutriments que peuvent bénéficier les prochaines cultures devront les substituer.

De ce point de vue, Fathy Abdel Jawad, agriculteur biologique, invite ses pairs africains en se basant sur son exemple, à l’alternance des cultures de céréales avec les légumineuses pour une meilleure rentabilité de leur production agricole. « Le maïs mis après la récolte de féveroles aura des tiges plus robustes et plus épaisses ; des feuilles et des épis plus larges. Vous avez un rendement plus élevé et de meilleure qualité, à moindre coût », rassure-t-il.

Sèna Serge ADJAKOU

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