La 2e session du comité ouest-africain d’homologation des pesticides s’est ouvert à Cotonou ce 12 décembre 2022. Ceci pour opérationnaliser le comité et les outils dont il s’est doté afin de rendre efficace le processus d’homologation des pesticides avant leur mise en marché dans l’espace ouest-africain.
Après la session inaugurale du COAHP tenue du 21 au 25 mars 2022 à Niamey au Niger, les organisations sous régionales membres du Comité se retrouvent à Cotonou du 12 au 15 décembre pour lancer la phase pratique des activités prévues à son mandat. Ceci pour mieux encadrer la commercialisation et l’utilisation des pesticides dans l’espace ouest-africain afin de prévenir les populations de leurs effets néfastes.
En effet, la circulation des pesticides dans l’espace ouest-africain mérite une attention soutenue. Et pour cause, « avec l’intensification et la diversification des productions agricoles, dans nos pays, on assiste à une utilisation croissante des pesticides en vue de la protection des cultures et des stocks », fait constater Dossa Aguèmon, Directeur de Cabinet du ministre béninois de l’Agriculture.
Aussi, selon Hilaire Sanou, Représentant du Commissaire chargé du département de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement (Daren), une comparaison des données statistiques de certains pays de l’Uemoa fait relever une augmentation de plus de 90 % des importations de pesticides en moins de cinq ans.
Cette situation devient une équation difficile à résoudre dès lors que ces intrants de synthèse connus pour les problèmes de santé publique qu’ils constituent, apparaissent comme la solution la plus accessible et la plus demandée pour faire face la dégradation continue de la situation phytosanitaire dans l’Afrique de l’Ouest. C’est donc pour cela que les trois organisations sous-régionales à travers le COAHP, vont poser les bases de l’homologation des pesticides dans la sous-région.
De façon précise, « le Comité Ouest africain d’Homologation des Pesticides contribuera à la protection de la santé des populations et de l’environnement de notre sous-région contre les effets néfastes des pesticides dangereux, mais aussi à l’amélioration des échanges commerciaux entre nos pays dans le domaine des pesticides ainsi que des produits agricoles, avec le reste du monde. » explique Abdellari Ebbe, Représentant du Secrétaire exécutif du Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss).
Des activités avaient été menées en amont avec les différents acteurs de l’industrie des pesticides, et cela a permis selon Eric QUAYE, Président du comité d’asseoir un cadre d’échange avec ces acteurs et de relever leurs préoccupations relatives à la mise en œuvre des dispositions techniques nécessaires à l’opérationnalisation du COAHP. « Pour une opérationnalisation de la COAHP, et l’harmonisation régionale des règles régissant l’enregistrement et la gestion des pesticides en Afrique de l’Ouest, nous devons aborder sérieusement les préoccupations soulevées par les entreprises des pesticides et les difficultés enregistrées par l’unité de coordination de la COAHP, pour mettre en œuvre le plan de travail annuel. » va-t-il préciser.
Soulignons que le Président du COAHP en exercice a saisi l’occasion de cette réunion sous-régionale, pour passer le témoin à son successeur, Maria Rosa Evora Pereira de la Guinée Bissau.
Méchac A.
