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One Forest Summit au Gabon: le financement pour la protection des forêts tropicales, une priorité

Au Gabon, le One Forest Summit s’est ouvert mercredi 1er mars en présence de plusieurs centaines de personnes et du numéro 1 français. Le sommet coorganisé par le président gabonais Ali Bongo Ondimba et son homologue Emmanuel Macron (actuellement en tournée en Afrique centrale) devrait déboucher sur des solutions tangibles visant la protection des forêts tropicales du bassin du Congo.

Le contexte d’ouverture de ce sommet, juste après la COP15, ne laisse personne indifférent dans le monde entier. Aucun pays sur la planète n’est à l’abri du changement climatique causé entre autres par la déforestation. L’espoir mondial, qui s’amenuise progressivement malgré les appels pressants à l’action, reste tout de même accroché au bassin du Congo. Deuxième plus grand bassin fluvial du monde après celui de l’Amazonie, ce joyau congolais est un géant poumon vert de la terre.

Le « One Forest Summit » est censé réfléchir sur les solutions idoines en vue de protéger les forêts tropicales que partagent le Congo-Brazzaville, la RDC, le Cameroun, la Centrafrique, la Guinée équatoriale et le Gabon. Les enjeux de ce sommet varient. « Le plus important, ce sont les questions de financement, trouver les moyens de financer des pays comme le Gabon par exemple qui, aujourd’hui, ont très peu de déforestation et qui du coup, ne sont pas très favorisés par les mécanismes qui existent », a confié Alain Karsenty à Rfi.

L’économiste et chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) pense que les mécanismes onusiens rémunérateurs se limitent aux « pays qui baissent la déforestation ». Le Gabon étant un pays conservateur de ses forêts par ailleurs profitables au monde entier, il n’existe pas selon lui un instrument financier pour compenser ses efforts en matière de conservation de la biodiversité.

Le défi est désormais de financer les programmes scientifiques à la demande des spécialistes en manque coriace de connaissances. Il s’agit notamment de mobiliser des fonds destinés à outiller les jeunes chercheurs à mieux comprendre le fonctionnement des forêts du bassin du Congo. « Si rien n’est fait dans ce sens, tous nos efforts de conservation tomberont à l’eau », prévient Bonaventure Sonké, professeur à l’université de Yaoundé.

Le bassin du Congo c’est au total 220 millions d’hectares de forêts répartis à travers plusieurs pays. Celles-ci, selon les spécialistes, captent le plus de gaz à effet de serre. Ce qui vaut son pesant d’or dans la controffensive du changement climatique. « Les forêts représentent en potentiel 20 à 30 % de la solution au changement climatique qui est, d’après moi, la plus grande menace devant nous », a déclaré Lee White, ministre des Eaux et forêts du Gabon.

Exiger le financement de la tonne de carbones à hauteur de 30 à 50 dollars au lieu de 3 à 5 dollars initialement perçus, tel est désormais ce que défendent les spécialistes remontés contre l’injustice liée au partage des « crédits verts et crédits carbones ».

Emmanuel M. LOCONON

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