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Les aptitudes sociales et la compétence digitale comme moteur de l’agrobusiness 

Alors que plusieurs programmes et politiques encouragent les jeunes à devenir la force motrice d’une nouvelle agriculture et de nouvelles entreprises agroalimentaires, peu de structures travaillent à leur résilience aux challenges de l’agrobusiness. Au Nigéria, une étude conduite par  Dr Khadijat Amolegbe s’intéresse  à la question.

Dans un environnement hautement concurrentiel, beaucoup de jeunes entrepreneurs agricoles abandonnent leurs projets. Pour mieux comprendre ce qui manque à ces jeunes, Khadijat Amolegbe récemment diplômée d’un doctorat en économie agricole à l’Université d’Ilorin au Nigéria, a entrepris une étude expérimentale dans son pays. « Au cours des dix dernières années, des organisations gouvernementales et non gouvernementales ont investi dans divers programmes de formation dans le secteur agroalimentaire, souvent dans le but de motiver les jeunes à s’impliquer dans le secteur agricole. Malgré l’investissement, le nombre de jeunes impliqués dans le secteur est insuffisant » explique-t-elle.

Selon le rapport du Bureau national de la statistique (BNS) du Nigéria pour premier trimestre de 2019, la contribution du secteur agricole nigérian au produit intérieur brut (PIB) du pays s’est améliorée de 1,15% par rapport à 2018. Un chiffre certes encourageant qui porte le PIB réel du secteur à 21,91% , mais qui laisse entrevoir que la croissance bien que marginale, pourrait s’accélérer si le gouvernement et les investisseurs privés pouvaient tirer davantage parti des énormes possibilités offertes par le secteur agricole nigérian notamment l’agrobusiness.

Bien que le pays oblige les jeunes diplômés à faire un an d’expérience professionnelle dans divers domaines après le service militaire, Khadijat Amolegbe soutient que les jeunes ne sont pas suffisamment motivés à continuer et  à lutter pour survivre dans les affaires. Et ce manque de motivation est aggravé par les défis de l’entrepreneuriat en Afrique et ceux du 21ème siècle. C’est pourquoi la jeune Nigériane, bénéficiant de l’appui du projet CARE piloté par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) sur financement la FIDA, a entrepris cette recherche qui explore d’autres domaines de compétences nécessaires pour motiver les jeunes à participer et à survivre dans le secteur agricole, en dehors de la formation en agro-industrie.

Durant trois mois, elle a formé 480 jeunes scindés en trois groupes d’expérimentation pour leur donner non seulement les compétences indispensables à l’entreprenariat et à l’agrobusiness en particulier mais aussi et surtout, leur inculquer les aptitudes sociales (négociation, communication, maîtrise des émotions, etc…) tout en insistant sur l’utilisation des outils numériques pour promouvoir leurs produits. Ceci permettra à terme d’identifier les autres piliers pouvant accompagner la formation en agro-industrie pour la survie des jeunes entreprises du secteur.

Un vivier d’informations en perspective donc pour les décideurs qui pourront se baser sur les résultats d’une telle recherche pour mieux orienter les politiques et programmes d’accompagnement et de motivation des jeunes à l’entreprenariat agricole.

 

André Tokpon

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