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Lac Nokoué : « Tôgblé », le projet qui veut arrêter l’avancée de la jacinthe d’eau

Plante aquatique des rivières, canaux et lacs, la jacinthe d’eau, abondante, constitue une menace pour la biodiversité des régions tropicales. Au sud du Bénin, l’espèce dangereuse flotte sur le lac Nokoué. Avec la mairie de Sô-Ava, l’ONG Terre Nouvelle porte localement l’initiative de valoriser la plante à travers le projet « Tôgblé ».

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L’expansion de la jacinthe d’eau menace l’écosystème du lac Nokoué au sud du Bénin. La vaste étendue d’eau de 4 900 hectares, déjà polluée, risque de perdre les espèces fauniques et floristiques qu’elle contient. De plus, les activités des populations des zones lacustres sujettes à l’extrême pauvreté et qui vivent à 70% de la pêche, pourraient être gravement étouffées. Ainsi, il apparaît urgent d’agir pour circoncire le danger.

La mise en œuvre du projet « Tôgblé » (« la rivière est gâtée » en français) devrait permettre de «restaurer la biodiversité du lac Nokoué ». D’un coût global de 100 000 euros, le projet concerne six (6) arrondissements et 35 villages lacustres de Sô-Ava. A la maîtrise d’ouvrage, l’association française Unigaia. Au plan local, l’ONG Terre Nouvelle porte l’initiative en collaboration avec la mairie de Sô-Ava. Le démarrage officiel du projet est prévu pour janvier 2024.

Les activités phares du projet Tôgblé

En guise de rappel, le projet « Tôgblé » s’inscrit dans le cadre d’une autre vaste initiative qui démarre en septembre 2023. Il s’agit du projet Micro-unités de production d’eau en milieu lacustre (Mupel) pour la disponibilité d’eau potable à Sô-Ava. A cet effet, il est prévu la création d’une entreprise locale (Coswafrica). Elle sera « chargée de la récolte et de la valorisation de la jacinthe d’eau », précise Malek Zitouni, consultant associé Unigaia France.

En dehors de cette action, l’association Unigaia prévoit acquérir trois récolteuses mécaniques de jacinthe d’eau de 13 et 16 mètres de long. De quoi « réduire substantiellement l’impact désastreux de cette plante invasive », martèle un panorama du projet publié sur le site de So Coopération.

Mieux, le projet « Tôgblé » accorde une part à la valorisation du produit récolté. Les riverains utilisaient déjà la feuille, la racine ou la fleur de la jacinthe d’eau pour fabriquer des choses utiles (paniers, vannerie, biogaz, compost, etc.). On renforcera donc ces activités au bénéfice économique, sanitaire,  environnemental et social.

« La valorisation massive des résidus de la jacinthe générera des emplois au profit des femmes, des jeunes et des moins jeunes », déclarent les porteurs du projet. Pour eux, « la restauration de la biodiversité du lac favorisera la régénération des communautés de poissons et de la flore (asphyxiées par la plante) ».

Le projet « Tôgblé » se révèle comme un  appui à l’ambition du gouvernement de « réinventer la cité lacustre de Ganvié ». C’est un projet prioritaire du Programme d’action du gouvernement du Bénin qui vise l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone.

La vision de l’association Unigaia  et ses partenaires s’apparente aussi à celle de Green Keeper Africa, une entreprise locale qui, depuis plusieurs années, fait de la fameuse jacinthe un vivier de richesses.

Emmanuel M. LOCONON

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