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La jeunesse au cœur de l’innovation et de la modernisation de la filière Karité du Bénin

Alors qu’il a entrepris de moderniser la chaîne de production des amandes de karité avec le challenge du bio-équitable, la start-up Wakapou a parié sur la jeunesse pour conduire et asseoir l’innovation. Un pari que la plupart des investisseurs n’aimerait pas prendre mais qui aujourd’hui porte ses fruits dans la mesure où, ces jeunes béninois employés par la start-up, abattent un travail de fourmi qui détonne sur toute la filière.

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La jeune équipe de Wakapou avec le promoteur du projet

En moins d’un an d’exercice, le projet bio-équitable piloté par Wakapou dans le nord du Bénin attise la curiosité et nourrit l’admiration aussi bien des autorités politico-administratives du pays que des acteurs de la filière karité. Cette renommée et cet intérêt, le projet le doit à la jeune équipe ambitieuse et dynamique qui le pilote sous le l’œil vigilant du promoteur Hervé Pourcines. Coiffée par Nicolas N’Tcha Directeur Adjoint de l’Unité de Production, cette équipe qui pilote l’innovation dans la production des amandes de karité à Oubérou est composée de sept (07) jeunes.

Sans emplois ou employés à mi-temps autrefois, ces jeunes gens par leur engagement et leur conscience professionnelle, ont agréablement surpris les promoteurs de Wakapou et les femmes engagées dans le processus bio-équitable du projet. « Ils sont bien organisés. Ils nous traitent avec respect et sont toujours à l’écoute » témoigne Kpankpanrou Amina la présidente de la coopérative de Oubérou.

« Je leur fais confiance et je suis fier de travailler avec eux. Certes, ils doivent encore apprendre pour s’améliorer mais grâce à leur travail, je n’ai pas besoin d’être à Oubérou tous les jours » a renchérit le promoteur Hervé Pourcines.

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Jocelyne la responsable du Service Développement des Coopératives (debout) lors d’une séance de sensibilisation des femmes ramasseuses

En effet, Leur travail a permis de rendre fonctionnel l’unité de production en peu de temps et d’enregistrer pour le compte du projet, 10 coopératives aux normes OHADA, soit au total 333 femmes qu’ils ont réussi à organiser pour ne jamais interrompre la chaine de ramassage. Ainsi, une centaine de femmes est convoyée chaque jour vers les forêts par 15 conducteurs de tricycles.  Ces derniers sont aussi formés et équipés pour convoyer les fruits ramassés par les femmes à l’unité de production avant la tombée de la nuit et ce quelle que soit la distance et la quantité de fruits.

Mieux encore, ils observent avec une stricte rigueur, les règles de la production bio afin de garantir la qualité des amandes qui sortent de l’unité de production. « Quand je regarde ces jeunes et tout le travail qu’ils abattent, je ne suis pas d’accord avec ceux qui pensent ou qui disent que les jeunes béninois sont paresseux » s’est réjoui monsieur Pourcines.

Des jeunes séduits par l’innovation de Wakapou et déterminés à impacter la filière karité

Cette organisation a permis à la start-up de décrocher la certification bio-équitable pour cinq coopératives auprès d’ECOCERT. Une véritable prouesse quand on sait que le projet est dans sa première année d’exécution. Mais la jeunesse au pouvoir à Wakapou n’entend pas s’arrêter en si bon chemin car avant tout, leur emploi par le projet est une question d’engagement. « Notre ambition est d’amener les gens à changer la manière et la procédure de production et à réduire la pénibilité du travail pour les femmes. Ce qui va freiner le bradage du travail des femmes dans la filière et accroitre leur production et par conséquent leur gain » a lancé Nicolas le directeur adjoint.

 « J’aime ce projet pour son côté innovateur. A mon poste, j’apprends énormément et je pense que nous allons tout faire pour laisser nos empreintes dans la filière » avance Aïchath, la responsable qualité, hygiène et sécurité environnementale du projet. Pour Jocelyne la responsable du Service Développement des Coopératives, « ce que fait Wakapou pour les femmes ramasseuses est du jamais vu. Quand tu vois la joie des femmes et leur motivation chaque matin parce que leur condition de travail et leurs revenus sont améliorés, tu es toi-même motivée et déterminée à poursuivre le travail pour écrire l’histoire ». « C’est un projet qui donne vie à la population béninoise et qui participe au développement de la communauté en l’occurrence à Oubérou » conclut Aurélie, Responsable Administratif et Financier du projet.

De bonnes conditions de travail pour maintenir le cap

L’ambition affichée de ces jeunes d’impacter leur secteur d’activité est chose rare au Bénin car la plupart des jeunes gens employés par une start-up ne pense pas à impacter mais à gagner de l’argent. Mais ici, ils sont tous motivés non pas par l’argent mais par le côté innovateur de Wakapou comme nous l’explique Nicolas. « Pour un jeune comme moi, c’est un rêve d’être aux commandes d’un projet innovateur. Rares sont les jeunes qui connaissent le karité au Bénin alors qu’à l’extérieur, il est très prisé. Je suis dans la filière Karité depuis cinq ans et je vois quelles sont les potentialités et les opportunités qu’elle offre. Wakapou est un modèle pour les autres investisseurs qui hésitent à faire confiance à la jeunesse ».

« Avec le système de tracking du fruit depuis les champs jusqu’aux clients, je me plais dans mon travail. Cette innovation nous permet de retracer très rapidement un produit si un éventuel problème survenait. C’est différent de ce que nous voyons chez nous et c’est très encourageant » renchérit Sonia, la responsable du Service Traçabilité, Stocks & Expéditions.

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Séance de travail du directeur adjoint de l’unité de travail Nicolas N’Tcha (en rouge) avec les membres des coopératives

A côté de l’innovation, le projet s’emploie à mettre ses travailleurs dans de très bonnes conditions de travail. Les installations modernes de l’unité de production, s’accompagnent d’une commodité administrative et financière des plus attrayantes. « Au-delà de l’innovation, wakapou nous forme et nous pousse à donner le meilleur de nous-même. Travailler ici est beaucoup mieux et plus excitant qu’ailleurs. Le promoteur nous traite bien et en plus nous sommes bien payés » témoignent Faysal le Chef Service Approvisionnements et Adam, le Responsable Production. Une affirmation qui trouve son sens dans la grille salariale du projet qui oscille entre 45 et 200 milles francs CFA. Ce qui est assez confortable pour des jeunes avec peu de pratique, quand on sait que le salaire moyen dans le privé est de 40.000 francs CFA au Bénin.

Autant dire qu’avec son innovation et son investissement conséquent de plus de 250.000.0000 FCFA pour cette première année d’activités, Wakapou a semé les grains du développement communautaire et a réveillé la jeunesse de la région septentrionale du Bénin qui est décidée à impacter sa génération par le travail.

André Tokpon

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8 commentaires

  1. Je suis séduit par l’innovation et l’engagement de la jeune équipe de Wakapou. Félicitation. Le meilleur reste à venir

  2. Le projet Wakapou a vu juste en sortant des sentiers battus pour : faire confiance à la jeunesse, lui donner une formation, améliorer les conditions de travail en milieu rural. Je parie que cette expérience fera école. Bravo à la jeune équipe et aux femmes de Ouberou !

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