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Ghana : le cacao sous le coup des dérives d’une exploitation minière illégale

Au Ghana, la filière cacao souffre ces dernières années au profit des mines. Le pays, premier producteur d’or en Afrique,  connait des pertes de centaines de millions de dollars chaque année dans son secteur cacao. Ceci en raison de l’exploitation minière illégale pratiquée dans le pays, source de destruction des terres agricoles. 

Connue localement sous le nom de Galamsey, l’exploitation minière artisanale illégale au Ghana devient de plus en plus récurrente. Elle constitue pour le gouvernement du pays, une véritable matière de réflexion. Malgré les efforts consentis pour enrayer le phénomène, les résultats escomptés semblent encore loin d’être atteints.

Selon les données rapportées dans les médias locaux, près d’un million de Ghanéens se livrent à cette pratique qui fait vivre environ 4,5 millions de personnes, mais engendre des pertes de plusieurs milliards à l’Etat. Une situation qui met à mal un autre secteur phare de l’économie nationale ghanéenne. Il s’agit bien sûr de la filière cacao.

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Des terres endommagées par l’exploitation illicite des mines

Selon le Conseil ghanéen du cacao (Cocobod), le Galamsey constitue une menace sérieuse aux rendements de la filière. Il entraine en effet la destruction de vastes étendues de terres forestières et de plantations de cacao. Sans oublier la pollution des rivières et des sources d’eau. Un fait qui n’est pas sans impact négatif sur la production de cacao.

Le phénomène a conduit en 2021, à la destruction de plus de 19 000 hectares de plantations de cacao. Cela équivaut à 2% du verger national d’hectares de plantations de cacao à Boinso, dans la région occidentale, précise le Cocobod.

Joseph Boahen Aidoo, directeur général l’institution témoigne que la destruction des fermes par le Galamsey est plus courante dans les régions Ashanti, orientale, occidentale, qui abritent plus de 90% de la production de cacao du pays. Ainsi, les terres non encore exploitées sont endommagées.

« L’exploitation minière affecte beaucoup la communauté. Il y avait des rivières propres ici, que nous utilisions pour arroser nos fermes […]. Maintenant, les mines ont transformé nos cours d’eau en boue toxique. À cause de cela, nous ne pouvons pas obtenir d’eau pour nos activités […]. Nous utilisons désormais la réserve communautaire. Nous remplissons notre voiture d’eau et l’utilisons pour arroser nos arbres de cacao, mais cela coûte beaucoup d’argent. Si on additionne tout, les dépenses sont supérieures aux revenus », confie Sefah Abdul Razak, secrétaire de la communauté des producteurs de cacao d’Agroyesum, cité par nos confrères de l’agence Ecofin.

Il importe donc que l’État ghanéen multiplie les efforts pour lutter efficacement contre le phénomène et rétablir la santé parfaite du secteur cacao.

Sèna Serge ADJAKOU

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