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Kenton Dashiell « Nous agissons très vite en développant des variétés résistantes aux nouveaux organismes nuisibles »

Au moment où les effets des changements climatiques se font de plus en plus ressentir dans l’agriculture en Afrique, les organisations  comme l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), travaillent à trouver des solutions pouvant accroître la résilience des agriculteurs. Dans un entretien à nous accorder à Ibadan dans le cadre de la formation des jeunes bénéficiaires du programme CARE, Kenton Dashiell directeur général adjoint en charge du partenariat de ladite structure, insiste sur la relation devant exister entre les politiques et la recherche agricole pour accroître les revenus des agriculteurs.

Face aux changements climatiques, la recherche agricole ne cesse d’innover. Des intrants aux semences en passant par les itinéraires techniques, les chercheurs travaillent d’arrache-pied pour proposer des solutions durables aux agriculteurs afin de les aider non seulement à être résilient mais aussi à accroître leur productivité.   La baisse des précipitations et les températures fluctuantes dans certaines régions créent de nouveaux problèmes à ces derniers avec l’apparition de nouveaux insectes et des maladies dont ils n’ont aucune connaissance.  « Nous assistons à un changement de la pression de ces insectes et de ces maladies. Il s’agit d’un défi supplémentaire à celui auquel sont confrontés les petits agriculteurs africains » explique Kenton Dashiell.

« Nous agissons très vite car nous développons des variétés qui ont la bonne résistance pour ces nouveaux organismes nuisibles. Dès qu’on identifié la présence d’un nouvel organisme nuisible, on recherche les mesures de contrôle appropriées. Nous avons mis au point beaucoup de variétés performantes des cultures mais la question est de savoir si l’environnement est favorable ? » dit-il. En effet, les résultats de recherche se heurtent souvent dans les pays africains à l’hostilité ou à la nonchalance des politiques dans la vulgarisation et l’insémination desdits résultats auprès des agriculteurs.  S’il est vrai que certains Etats comme le Nigéria, la RD Congo, le Rwanda, l’Éthiopie et d’autres font des efforts dans ce sens, il n’en est pas moins que dans d’autres, les politiques continuent d’ignorer ou de mettre sous boisseau les résultats des recherches agricoles.

Or il est un secret de polichinelle aujourd’hui que l’agriculture africaine a besoin de bonnes infrastructures, de la mise en place des intrants adéquats, du marché d’écoulement intérieur et des politiques gouvernementales appropriées afin d’aider l’agriculture à devenir une entreprise pour attirer davantage la jeunesse. C’est d’ailleurs dans cette perspective que le programme CARE accompagne une trentaine de jeunes chercheurs africains qui travaillent sur tous les aspects de l’implication des jeunes dans l’agroalimentaire et des activités économiques rurales.

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Pour le directeur général adjoint en charge du partenariat de l’IITA, la volonté politique est cruciale et constitue la clé de voute de la durabilité de la révolution verte et de la prospérité des agriculteurs.  « Les gouvernements doivent étudier de près les politiques qu’ils peuvent mettre en œuvre pour encourager la production afin que leurs agriculteurs deviennent riches ». Ceci réduirait drastiquement l’important de blé, de sucre, du riz et d’autres produits alimentaires que l’Afrique importe alors qu’elle a la possibilité et la capacité de les produire. « Je veux voir les agriculteurs d’Afrique devenir riches et je suis sûr que c’est ce que les gouvernants souhaitent également. Je ne veux pas jouer au donneur de leçons pour dire que je sais exactement ce que les gouvernements devrait faire mais ils doivent étudier leur situation et leur politique interne et mettre en place un environnement qui aidera leurs agriculteurs à devenir riches et non les agriculteurs d’autres pays » a conclut Kenton Dashiell.

En attendant que les conditions politiques soient réunies, l’IITA et ses chercheurs continuent de travailler et à approfondir les recherches pour proposer aux agriculteurs, les solutions résilientes et efficace pouvant accroitre la productivité et aider le continent à atteindre la sécurité alimentaire.

 

André Tokpon

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