Recyclée, l’urine humaine pourrait se substituer intégralement aux engrais chimiques dans l’avenir. Selon les experts, la substance est riche en nutriments essentiels pour les plantes. Son usage a été testé en France avec des résultats concluants.
Tout comme celle des animaux, l’urine de l’Homme serait un aliment pour les cultures. Elle contient de l’azote et du phosphore. Des nutriments qui participent de la croissance des plantes et des algues. Ce sont également des éléments nutritifs présents dans les engrais chimiques, en plus du potassium.
Mais l’usage abusif de ces engrais chimiques, très coûteux depuis peu et très utilisés aujourd’hui dans l’Agriculture, menace cette dernière. Ils polluent les sols et les sous-sols, souillant les principales réserves d’eau potable des nappes phréatiques.
En France, des chercheurs et entrepreneurs ont travaillé à valoriser l’urine humaine. Au lieu d’être rejetée dans la nature, la sécrétion sert désormais à fertiliser les sols. Des agriculteurs français l’utilisent déjà comme engrais pour asperger leurs champs. « Les premiers tests sont prometteurs », a récemment rapporté Rfi.
En octobre 2022, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a autorisé la mise sur le marché français du premier engrais à base d’urine. « Cette valorisation implique un changement substantiel des pratiques agricoles et de la gestion des villes », écrit le mensuel Sciences et Avenir dans sa parution d’avril 2023.
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« L’avenir de l’agriculture passe par l’urine »
L’enjeu est à la fois environnemental, économique et sociétal. Selon le média, il est actuellement coûteux de traiter les excretas (urines, matières fécales, vomissures…) humains. « Le coût de leur élimination par la chasse d’eau, les égouts, la station d’épuration ne cesse d’augmenter tandis que les rejets en nitrate et en phosphore menacent depuis des décennies l’équilibre écologique des rivières », explique le mensuel dans son 914ème numéro.
Valoriser l’urine est donc un regain d’espoir dans le monde agricole. « L’avenir de l’agriculture passe par l’urine », conclut Sciences et Avenir. De quoi faire penser autrement les agriculteurs, notamment les producteurs de céréales et les maraichers qui s’inquiètent face aux effets néfastes des engrais chimiques sur l’environnement. Cependant, les chercheurs affirment qu’il reste encore du travail à faire.
Par rapport au probable risque pathogène, pas d’inquiétude. Si l’urine est normalement sans vecteur important de maladies, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) conseille que l’on la laisse néanmoins se reposer un peu. En tout cas, l’utilisation des excréments en Agriculture ne date pas d’aujourd’hui ; elle serait antérieure aux engrais chimiques. Demain encore, l’urine serait au rendez-vous.
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