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Engrais : fin des concertations de la Cedeao pour une feuille de route inclusive

L’Afrique de l’ouest travaille à améliorer son agriculture en améliorant l’usage de l’engrais dont les niveaux sont encore bas. Une feuille de route actualisée a été présentée du mardi 25 au jeudi 27 avril aux différents acteurs lors des rencontres virtuelles. Lesquelles ont été organisées par la Cedeao en collaboration avec l’IFDC (International Fertilizer Development Center) et la Banque mondiale. Le projet adopté au terme de ces concertations met un accent particulier sur douze actions prioritaires pour l’accessibilité des intrants en Afrique de l’ouest.

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Face à la faible utilisation des engrais en Afrique de l’ouest, tous les acteurs agricoles s’accordent sur le principe et la pertinence de la mise en place d’une feuille de route. Le constat est tel que « l’utilisation des engrais est encore à des niveaux bas » en Afrique, fait constater la Cedeao. En outre, le changement climatique entrave l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. « Si nous voulons avoir un système durable, nous devons travailler sur la qualité de nos sols », ont soutenu majoritairement les acteurs des secteurs privé et public ainsi que de la société civile.  Ceux-ci ont opiné sur le projet de la Cedeao, avec l’appui technique et financier de l’IFDC (International Fertilizer Development Center) et de la Banque mondiale. Vingt (20) experts se sont chargés de préparer ce document largement apprécié.

La Communauté est d’ailleurs félicitée pour son initiative qui vise à améliorer la fertilité des sols et la productivité agricole de la région.

Quatre axes, douze actions prioritaires

La feuille de route de l’Afrique de l’ouest sur les engrais et la santé des sols est un ensemble d’actions regroupées sous quatre axes (politiques, accès, agronomie et connaissances). Ces actions prioritaires ont plusieurs ramifications. La première action est la plus importante et transversale : « coordonner et renforcer le suivi de l’état des sols et du développement des recommandations appropriées aux situations des producteurs ».

La part belle revient à la section ‘’politiques’’ qui concentre à elle seule la moitié des actions prévues.  Il faut souligner que le projet de feuille de route de la Cedeao est en accord avec les axes prioritaires définis par l’Union africaine (UA) pour une gestion durable de la santé des sols et des engrais. Si les acteurs ont apprécié d’en avoir pris connaissance, ils n’ont cependant pas manqué d’y émettre quelques points de vue et d’insister sur des aspects clés.

Accroitre l’accès aux engrais et renforcer la règlementation

Que ce soit du secteur privé, de la société civile ou du secteur public, les acteurs ont souligné l’impérieuse nécessité de faciliter l’accès des agriculteurs ouest-africains au crédit et aux engrais de qualité. Ils proposent l’activation des mécanismes de financement de la Cedeao. « Il faut que les fonds régionaux marchent », lance un participant de la société civile aux concertations.

La feuille de route de la Cedeao propose d’ailleurs des actions (action 6 notamment) allant dans ce sens. Elle entend améliorer la disponibilité et l’accessibilité aux engrais et au financement. Mais, il faut aller au-delà, proposent certains acteurs, en installant sur place des usines de fabrication des intrants. On martèle déjà le défi du contrôle de la qualité des fertilisants organiques sur le marché. « Tant que la qualité des intrants n’est pas contrôlée, tous les investissements vont tomber à l’eau », avertit un participant.

« Il y a une prolifération des fertilisants dits organiques, biologiques liquides et solides, qui malheureusement échappent souvent à la vérification des structures de contrôle. Il y a danger de contamination des sols. Quelle règlementation commune la Cedeao peut-elle mettre en place pour contrôler ce secteur?», a formulé Kouakou Célestin Niamien, un acteur du secteur public.

La réponse à cette préoccupation se trouve dans l’action N°10 de la feuille de route : « Renforcer et compléter le cadre réglementaire régional sur le contrôle de la qualité des engrais ». Par ailleurs, la mise en place d’une carte de fertilité des sols a fait débat – Une carte de fertilité des sols vise à aider les agriculteurs à répondre aux besoins en engrais et en fertilisant. Certains acteurs la préfèrent plus pratique que théorique. Sans quoi, « cela ne servira à rien », a déclaré Mohamed Dicko. L’action prioritaire N°1 de la feuille de route pourrait régler cela, fait constater Patrice Annequin, un expert.

Perspectives

Les concertations de la Cedeao sont terminées jeudi sur des notes de satisfaction. Elles ouvrent l’espace à d’autres discussions. Le cap est désormais mis sur la table ronde de Lomé. L’événement sera organisé sous le haut patronage du président du Togo, du 30 au 31 mai 2023. A ce rendez-vous, le projet de feuille de route sera présenté aux participants ouest-africains. Puis viendra le Sommet africain sur les engrais et la santé des sols. L’ultime étape pour valider la feuille de route par une vingtaine de ministres de l’Agriculture.

Emmanuel M. LOCONON

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