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Élisa Cartier : « J’ai voulu aller au Bénin…pour découvrir cette forme d’agriculture »

Fraichement auréolée de son diplôme de bachelor, Élisa Cartier une jeune française a décidé d’aller faire son stage en Afrique et plus particulièrement au Bénin. Après trois mois de séjour à Oubérou (au nord-ouest du Bénin, ndlr) dans l’entreprise Wakapou, elle nous a accordé un entretien au cours de laquelle, elle revient sur cette exaltante expérience.

AGRATIME : Pourquoi avoir choisi Wakapou et le Bénin pour votre Stage ?

Élisa Cartier : J’ai voulu aller au Bénin dans les amandes et le beurre de karité pour découvrir cette forme d’agriculture. On connait déjà le beurre de Karité, mais est-ce qu’on connait cette agriculture? Donc j’ai voulu la découvrir. Le Bénin parce que c’est un pays que je ne connais pas, j’ai toujours voulu aller en Afrique, découvrir ce pays à fort potentiel.

Sur quoi aviez-vous travaillé durant votre séjour ?

J’ai travaillé sur l’audit biologique des cossettes, l’élaboration de fiche dans la traçabilité de la récolte jusqu’à la transformation, donc du fruit à l’amande et de l’amande au beurre de Karité. Ensuite, j’ai créé un outil social, c’est-à-dire une tontine à travers une caisse que Wakapou finance. Cette caisse permet à une coopérative qu’on a choisi de pouvoir épargner et à travers ces épargnes de pouvoir faire de petits crédits pour créer des activités génératrices de revenus pour les femmes. Vous savez, Elles n’ont pas forcément accès aux crédits bancaires ici à Oubérou. Actuellement je travaille sur un autre outil qui permettra de mieux suivre les produits et asseoir la traçabilité.

« Le système équitable de Wakapou est fiable et porteur d’un avenir sain »

Quel a été l’impact de votre outil sur les coopératives ?

Comme le disais tout à l’heure, les femmes ici n’ont pas accès aux crédits bancaires, nous leur avons apporter une solution et elles ont pu avoir de petits crédits. Elles-mêmes se sont valorisées par leurs épargnes.

Élisa Cartier travaillant dans les bureaux de Wakapou à Oubérou (Bénin)

Que pensez-vous du système de l’équitable instauré par Wakapou au Bénin (Oubérou)?

Le système équitable de Wakapou est fiable et porteur d’un avenir sain pour l’entreprise parce qu’il permet aux femmes et aux jeunes des environs d’avoir une source de revenus stable et important pour eux. C’est également une source de développement local.

Cela présente-t-il des défis pour l’entreprise ?

Oui, forcement ! Le plus grand défi est de pouvoir mobiliser les femmes et de les motiver, de vraiment les fédérer derrière Wakapou. De leur proposer des choses et de les accepter pour leur bien. Au vu des réalités d’ici surtout la tradition, j’ai remarqué que ce n’est pas souvent facile à instaurer.

Dans le cadre votre cursus académique, est-ce que ce stage vous est bénéfique ? Vos attentes sont-elles comblées ?

Évidemment. En plus on apprend ici que les réalités sont différentes. On apprend que ce qui est sur les papiers n’est pas toujours facile à appliquer. Quand on veut mettre en place une formation, on se heurte à des réalités surtout avec les femmes qui doivent s’occuper de leur tâche ménagère et de leurs enfants. On se rend compte que les réalités ne sont pas toujours les mêmes que ce qu’on voudrait.

Elisa Cartier avec un des travailleurs de Wakapou ce 08 juillet 2019

Wakapou : Un modèle de commerce équitable, de certification bio et de préservation des parcs à karité

Pensez-vous avoir acquis des expériences que vous pourrez reproduire ou partager avec d’autres personnes à votre retour en France ?

Oui, évidemment. Par rapport à la traçabilité des produits et la tontine dans le sens d’une association, oui je pense que ce serait possible de le reproduire. Aussi, l’implication et le dynamisme de la jeune équipe qui travaille à l’entreprise m’a plu. J’ai beaucoup appris à leurs côtés et beaucoup d’autres choses.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre séjour dans l’entreprise ?

Ce qui m’a le plus marqué c’est quand j’ai été en forêt avec les femmes, de se rendre compte de leur travail. Malgré que ce soit très physique, elles gardent le moral, elles ont beaucoup de courage, beaucoup d’envie et de la bonne humeur. On apprend beaucoup d’elles.

 

Propos recueillis par André TOKPON

 

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