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Dr Zoumana Bamba : « Nous avons en Afrique, des problèmes d’adoption des résultats des recherches à des fins de développement » 

Confrontée aux effets sans cesse croissants des changements climatiques, l’agriculture africaine fait face à de nombreux défis notamment ceux liés à la résilience et à l’amélioration de la productivité. Pendant que tous s’accordent à dire que la recherche scientifique est l’une des principales solutions, peu de pays travaillent à encourager cette dernière et à en vulgariser les résultats. Pour  Dr Zoumana Bamba, représentant résident de l’IITA en RD Congo et directeur du projet CARE, les gouvernements doivent faire plus d’efforts pour faciliter l’accès aux résultats des recherches agricoles.

Face aux défis de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui se posent au continent, les dirigeants africains se sont engagés en 2006 à consacrer 1%  de leur PIB national à la recherche agricole. Même si certains pays tels que le Burkina Faso, le Sénégal, le Botswana, la Namibie ou encore l’Ile Maurice font des efforts pour tutoyer ce seuil, d’autres comme le Bénin, le Nigéria et la Côte d’Ivoire sont encore à la traine. Ceci ralentit considérablement les travaux scientifiques pouvant aider au développement de l’agriculture sur le continent. Pis, les efforts fournis par les chercheurs pour produire le peu de travaux scientifiques qui existe, ne sont pas récompensés car il existe dans les pays africains, des centaines de résultats de recherche mis sous boisseau.

Selon Dr Zoumana Bamba cet état de chose est dû au manque d’engagement des politiques. « Il est vrai que les chercheurs ne produisent pas assez et même s’ils produisent, cela n’est pas connu. Dans nos pays, il y a des centres de recherches nationaux, mais les résultats de ces recherches n’arrivent pas aux politiques. Nous avons dans presque toute l’Afrique, des problèmes d’adaptation des résultats des recherches à des fins de développement » a déclaré le chercheur burkinabé de l’IITA. En effet, même si la recherche agricole n’est pas très avancée en Afrique, il existe tout de même des centaines d’études réalisés sur les itinéraires technique de productions, l’amélioration des semences et sur bien d’autres maillons de l’agriculture, qui sont encore inconnus des premiers acteurs que sont les agriculteurs.

Lire aussi :Ibadan : Journalistes et chercheurs, outillés par IITA pour mieux impacter le secteur agricole

« Les chercheurs jouent leur rôle déjà, et ce rôle c’est de développer des technologies mais ils ne peuvent pas mettre ces technologies à une grande échelle. C’est le gouvernement et le secteur privé qui peuvent mettre ces technologies à la disposition des utilisateurs sur une grande échelle » a laissé entendre le scientifique. Pour corriger un tant soit peu la donne, le Fonds international pour le Développement agricole (FIDA) a initié le projet CARE piloté par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) pour mieux comprendre les enjeux socio-économique de l’agriculture afin de proposer des solutions aux gouvernements africains. Ce projet dirigé justement par Dr Zoumana Bamba, sélectionne des jeunes chercheurs à travers le continent et les accompagne dans la production d’études scientifique dans plusieurs domaines d’intérêts de l’agriculture.

« Ils font leurs recherches et ces recherches sont publiées. A partir de ces publications, on fera des notes politiques que nous enverrons aux parlementaires, aux gouvernements pour les inciter à considérer ces contraintes et pour faire une bonne politique de développement de l’agriculture » a résumé Dr Bamba. Ainsi, des centaines d’autres résultats de recherches seront mis à la disposition des décideurs dans le but d’encourager la jeunesse africaine à aller vers l’agriculture et à la développer. Reste que les politiques prennent en comptés ces recherches pour élaborer des politiques et programmes bien adaptés au contexte des différents pays africains.

 

André Tokpon

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