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« D’année en année, on clochardise les paysans », crache le député Nourénou Atchadé

Le gouvernement béninois a augmenté le prix du soja après le remous des producteurs. Le député de l’opposition, Nourénou Atchadé aurait souhaité que ce soit le marché même qui « dicte son prix ». Il dénonce plus loin les conditions de vie des paysans qui, ces dernières années, laissent à désirer selon lui.

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Le prix du soja était initialement fixé à 190 FCFA.  Comparé au coût de production, cela défavorisait les producteurs qui ont élevé le ton attirant l’attention du chef de l’Etat. Mardi, Patrice Talon les a finalement écoutés à la présidence. En fin de compte, le kilogramme du soja conventionnel est passé à 270 FCFA tandis que le soja bio est vendu à 320 FCFA/kg. C’est déjà un plus pour certains.

Nourénou Atchadé, député de la neuvième législature, chef du groupe parlementaire Les Démocrates, apprécie l’initiative du dialogue pour décanter la situation. Mais au fond, il blâme l’intervention de l’Etat dans la régulation des prix. « Nous ne sommes pas dans un système socialiste où c’est l’Etat qui fixe le prix. On aurait souhaité que le marché dicte son prix », déclare l’élu à Banouto.

L’avantage en laissant la « concurrence imposer le prix du marché », argumente-t-il, c’est que « les agriculteurs seront plus satisfaits que de leur imposer un prix ». Contactés par Agratime, des producteurs approuvent l’idée de vendre leur produit aux plus offrants. C’est le cas de Pascal Tchicoto, producteur à Djougou, qui, déçu, envisage changer de filière. « Je m’oriente désormais vers la production des tubercules et le sésame », a-t-il confié.

Pérenniser la négociation

Dans une interview accordée à Banouto, le député Nourénou Atchadé a déploré la dégradation des conditions de vie des agriculteurs. « D’année en année, on clochardise les paysans, on les rend plus pauvres, et on les rend plus vulnérables. Et comme ils sont déjà habitués à la production, il leur est difficile d’abandonner », lâche le député du parti Les Démocrates.

La semaine dernière, des producteurs ont confirmé devant la presse être mal traités. Certains producteurs de coton abandonnent le coton au profit d’autres filières comme le soja. « Pour raison de passion, nous sommes contraints de produire », a déclaré à notre rédaction Pascal Tchicoto qui ne quitte pas l’agriculture.

Le parlementaire Atchadé craint de son côté que les abandons massifs soient préjudiciables à l’économie nationale. « Je mets l’accent sur la négociation parce que si les paysans abandonnent la production, je crois que notre économie va prendre un coup et nous risquons d’avoir la famine dans le pays », avertit l’élu.

Emmanuel M. LOCONON

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