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Coco vert : Un filon insoupçonné à Cotonou et ses environ

La commercialisation du coco vert gagne de plus en plus de terrain à Cotonou et environs.                                                                                   Pour son eau ou encore sa chaire succulente et thérapeutique, les populations en raffolent. Ce qui en fait de plus en plus objet de commerce. Comment se mène cette activité et pourquoi autant d’engouement autour ? Découvrez plutôt !

 Ils sont nombreux à se convertir désormais à la vente des cocos verts, appelé « Agondrou » en langue fongbé. Pris d’assaut, les abords des rues, carrefours et beaucoup d’autres lieux de regroupement de masse servent souvent de points de vente stratégiques pour les commerçants de noix de coco vert à Cotonou et ses environs.   Du carrefour Misséssinto à Abomey Calavi à l’Étoile rouge à Cotonou, en passant par Arconville, Zogbadjè, Godomey, Zogbo, Gbegamey, etc.… , on les rencontre un peu partout. Munis d’un tabouret ou d’une table sur laquelle est disposée une bassine ou un récipient rempli de cocos taillés, les vendeuses et vendeurs de cocos verts gagnent de petits sous tout en comblant l’amour des citadins pour ce fruit. « Les gens connaissent aujourd’hui de plus en plus la valeur du coco vert », déclare Ousmane Avossè Honfo, vendeur et responsable d’une association de vendeurs de noix de coco verte à Abomey Calavi.

Épris pour l’eau et la chaire moelleuse et savoureuse du coco vert plein de vertus thérapeutiques, les consommateurs de ce fruit augmentent de jour en jour, ce qui fait le bonheur de ces petits commerçants. Ivonne Messan la trentaine, vendeuse des noix de coco vertes dans la cité Arconville explique : « je mène cette activité depuis près de dix (10) ans. Avant, peu de gens venaient se procurer nos produits juste pour se faire plaisir. Mais aujourd’hui, ils viennent de plus en plus ; certains pour des raisons de santé sur recommandation des médecins et d’autres pour renforcer leur système immunitaire ».

L’eau de coco est en effet très réputée dans le traitement de certaines maladies tropicales. Certains évoquent son efficacité contre le paludisme (eau de coco + jus de citron), la fatigue chronique, l’ictère, etc. La chaire encore moelleuse et beaucoup plus laiteuse, prise avec l’eau du fruit, renforcerait le système immunitaire, lutterait contre la faiblesse sexuelle et l’azoospermie. « Sur les conseils d’un vendeur, moi je l’ai utilisé, mélangé avec d’autres ingrédients dont le petit cola et du souchet, pour renforcer mon sperme », a déclaré Rodrigue D. « Mélangé avec du lait peak, cela fait également assez de bien à l’organisme », va ajouter un autre consommateur. Plusieurs autres ayant découvert les vertus du coco vert ont confié qu’il leur a permis de prendre un peu de masse au fil des années.

Pour des professionnels de la santé, l’eau de coco facilite le bon fonctionnement du foie et peut se substituer à certaines solutions médicales. « L’eau de coco vert joue parfois le rôle du sérum pour affections données  », affirme Dr Alain M., médecin généraliste. En conséquence, de nombreux nouveaux vendeurs affluent dans le secteur.

Filière en croissance d’intérêt, mais pour quelle rentabilité ?

Si la vente des cocos verts se présente comme un commerce qui ne nécessite qu’un petit capital, le bénéfice qu’elle rapporte n’est pas négligeable.

Selon les pratiquants, l’on a juste besoin d’une petite formation en ce qui concerne le maniement d’un coupe — coupe moyen bien affuté pour tailler les noix. « Il est important de savoir quel type de coco tu as en main : dur, moins dur… afin de savoir comment donner le coup pour ne pas se blesser », renseigne Ousmane Honfo.

En plus de cette maîtrise, il faut se munir d’un aiguiseur, d’une bassine et d’un support qui fait office d’étagères aux produits taillés, prêts à être servi aux clients. » explique-t-il. À l’opposé, d’autres optent pour la vente ambulante. Néanmoins, tous ne manquent pas de faire de bons chiffres d’affaires au terme d’une journée de vente. Maman Merveille, la trentaine, confie qu’elle fait un bénéfice de 3000 à 5000 FCFA par jour, selon le marché. Ces commerçants achètent leurs marchandises   en gros auprès des propriétaires de plantations de cocotiers des localités telles que Ouidah, Comè, Grand Popo ou encore Sèmè. Ceci dans des sacs contenants quarante (40) à soixante (60) unité de cocos à 3000, 4000 ou 5000 FCFA. Les cocos verts sont ensuite cédés aux consommateurs, aux prix de 150 ou 200 FCFA l’unité, selon la grosseur du fruit.

« À ces prix, nous pouvons vendre jusqu’à deux ou trois sacs par jour. Tout dépend de l’affluence des clients. C’est ce qui nous permet de gagner notre vie » affirme dame Ivonne qui désormais a plus d’un site de vente.

Si la rentabilité de l’activité affriole de plus en plus d’acteurs, il faut noter que ce commerce se transmet habituellement de génération en génération. En claire, la plupart des vendeurs et vendeuses de coco vert rencontrés héritent l’activité de leurs parents. « Je mène cette activité depuis 15 ans. C’est ma maman qui la pratiquait. Donc j’ai grandi dedans », nous confie dame Mireille, la trentaine, vendeuse ambulante de cocos verts. C’est aussi le cas de Guy, la quarantaine qui commercialise ses produits dans une charrette communément appelée pousse-pousse ou Kèkèvi en vernaculaire.

Comme toutes activités, les difficultés rencontrées sont notamment la gestion des déchets de coques, les risques de blessures et les tracasseries liées à l’approvisionnement de la marchandise. Le coco étant un fruit à usage multiple, si la vente brute de cette matière première semble aussi florissante, qu’en est-il de son industrialisation ?

Sèna Serge ADJAKOU

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