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Bénin : Une amélioration globale des performances agricoles en 2021

Après une année marquée par les effets pervers de la pandémie sur tous ses maillons, le secteur agricole a connu en 2021 de meilleures performances. Réunis en atelier depuis ce jeudi 18 août 2022, les acteurs institutionnels publics et de la société civile ainsi que les partenaires au développement, sous la présidence du ministre de l’Agriculture Gaston Dossouhoui, passent en revue ces performances par filière.

L’action publique pour l’amélioration des rendements du secteur aura connu une efficacité certaine en 2021. En effet, l’année a été particulièrement marquée par la mise en œuvre du plan d’atténuation des effets de la pandémie qui avait eu pour effet de baisser le PIB agricole national à 27,8 % contre 28 % en 2019 selon l’INSAE. Les cultures industrielles comme l’ananas et l’anacarde de même que le maraîchage, l’aviculture et la pisciculture ont eu leur lot de déboire affectant globalement les performances et mettant en péril la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.

Extrait du rapport de performance du secteur agricole Gestion 2021, page 27

Les résultats positifs du plan anti COVID

Le plan d’atténuation des effets de la COVID-19 mis en œuvre en 2021 s’est orienté sur 6 axes d’interventions. Il s’agit entre autres de la facilitation de l’accès aux facteurs de production et au marché, la facilitation de l’accès au financement, la facilitation de l’accès au conseil agricole et aux services de contrôle et de la promotion de solutions numériques dans le secteur. Les activités pour le compte de ces différents axes ont eu pour effet d’améliorer la disponibilité des semences et intrants pour les filières riz, soja, maïs et pour le maraîchage. De même, le Fonds National de Développement Agricole (Fnda) a été abondé de 100 milliards afin de faciliter le financement des projets agricoles à caractères privés. Elle s’est accompagnée de divers appuis financiers de la Coopération suisse (plus de 228 millions Francs CFA) et du programme DEFIA.

En ce qui concerne l’accès au conseil agricole, plusieurs solutions technologiques web et mobile de conseils ont été identifiées et promues tout au long de la campagne 2021-2022. De même, le FIDA, et le ProCAR ont effectué 135 appuis-conseils urgents et individualisés. Dans le cadre de la promotion des solutions technologiques, des institutions de microfinance ont été accompagnées à la mise en place de solution de paiement électronique via le projet ADAPAMI.

Les chiffres clés de la performance agricole en 2021

Les efforts conjugués du ministère de l’agriculture à travers ses structures centrales et déconcentrées, projets et programmes, des acteurs agricoles à la base et des partenaires au développement ont révélé leur efficacité. Les données rendues publiques par la direction de la statistique agricole révèlent ce qui suit :

  • Céréales 2 308 913t soit un accroissement de 4,80 %
  • Racines et tubercules 7 478 134t soit une hausse de 1,40 %
  • Légumineuses 629 875 t soit un bond de 7,41 %
  • Cultures maraîchères 668 590 soit une hausse de 5,88 %
    Extrait du rapport de performance du secteur agricole Gestion 2021, page 44

Il faut noter que la moyenne de la production pour les racines et tubercules et les cultures maraîchères connaissent une baisse par rapport à ces cinq dernières années.

Avec le coton, le Bénin maintient sa place de leader dans la sous-région (766 273 t soit un accroissement de 4,81 %). Bien qu’elles n’aient pas atteint les rendements prévisionnels, les productions d’ananas et d’anacarde sont en nette hausse.

De même, la production de viande a dépassé la barre des 69 000 t contre 63 000 t la campagne précédente. Celle du lait et des œufs de consommations avoisine respectivement 92 500 t et 9 400 t. Par ailleurs, contrairement aux autres sous-secteurs, la production halieutique est au ralenti. Avec une production globale de 76 925 t en 2021 contre 82 417 en 2020. Le taux d’autosuffisance en produit halieutique est néanmoins de 41,4 %.

Avec ces performances, l’Agriculture béninoise peu à peu effectue sa marche vers l’indépendance alimentaire. Toutefois, le ministre Dossouhoui estime que les défis à relever sont encore grands. « Ces résultats ne comblent pas encore les attentes par filière dans le programme d’action du gouvernement 2021 », a-t-il souligné à l’ouverture de la revue.

Gaston Dossouhoui, Ministre de l’agriculture de l’élevage et de la pêche du Bénin

Aussi, les performances de 2022 sont également menacées par la recrudescence des attaques terroristes dans la partie septentrionale du Bénin, la cherté de la vie et des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Au cours de ces assises, les participants passeront en revue cette actualité afin d’anticiper ou de réduire leur impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle les populations.

Méchac A.

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