Le Projet promotion de l’Agriculture phase 4 (ProAgri4) de la Coopération allemande au Bénin a consacré le coaching des Agri Business Clusters (ABC) comme un métier viable du secteur agricole. Les modules de formation élaborés par le projet en collaboration avec l’iCRA afin de faciliter l’enseignement de cette compétence, ont été présentés et transférés aux centres universitaires d’agronomie partenaires, les 16 et 25 mai 2023.
Si l’approche ABC promue dans le cadre de la mise en œuvre du ProAgri4 connaît un véritable succès en termes de dynamique de fonctionnement et de solidité des liens d’affaires entre acteurs économiques agricoles d’une même chaîne de valeur ajoutée, c’est certainement grâce aux coachs. Ces profils professionnels mis en place depuis 2018 ont prouvé leur efficacité dans l’accompagnement des producteurs, des transformateurs et des agrégateurs à tisser des liens de confiance et d’affaires où toutes les parties sont gagnantes.
Selon Sègla Gboyou, responsable de la composante formation professionnelle, le coaching des ABC s’est révélé nécessaire dès le début de la mise en œuvre du ProAgri4. « En 2018, le ProAgri4 a constaté que les producteurs, les transformateurs de produits agricoles étaient confrontés à un problème d’organisation et d’écoulement de leurs produits. Cela a suscité la mise en œuvre de l’approche ABC. Nous avons ensuite identifié que les coachs sont nécessaires pour faciliter les liens d’affaires. Mais au Bénin, aucune école n’en forme », explique-t-il.
Ainsi, après avoir recruté une cohorte de coachs formés par ses soins et déployés dans les ABC préalablement formalisés par filière, le ProAgri4 a documenté les modules de compétences pour l’accompagnement des clusters. Ceci afin que des centres universitaires de formation en agronomie intéressés, intègrent ce nouveau profil professionnel dans leurs curricula et pérennisent l’œuvre du ProAgri4.
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L’EAPA, le CePeSA et le CUEP outillés pour former les coachs des ABC
Désormais, toute personne qui souhaite devenir coach des ABC pourrait se faire former à l’Université nationale d’Agriculture (UNA) de Kétou, à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou (FA-UP) et au Centre universitaire des enseignements professionnels (Cuep). Pour ce faire, l’École d’agrobusiness et de politique agricole (Eapa) de Porto-Novo, le Centre de perfectionnement en sciences agronomiques (CePeSA) de Parakou et l’Institut Universitaire d’enseignements professionnels (Iuep) des métiers de l’Agriculture de Djougou, respectivement sous la tutelle de l’UNA de Kétou, de l’UP et du Cuep ont noué un accord avec le ProAgri4.
« Nous avons déclenché une collaboration avec des universités, ce qui a amené celle de Parakou, à travers le CePeSA, à participer à des ateliers de formation liés au coaching », confie Sègla Gboyou. De même, les enseignants des autres universités ont participé à des activités de terrain sur ladite approche. Au total, trente-cinq (35) étudiants ont effectué des stages au sein des ABC et des représentants du ProAgri4 ont dispensé des cours à l’UNA sur ladite approche. Tous ces préalables couplés au transfert par le ProAgri4 et son partenaire iCRA des modules didactiques, les prédisposent à former des coachs pour les besoins des ABC.
« Depuis que nous avons eu l’information concernant les ABC, nous l’avons prise au sérieux et nous l’avons intégrée comme une unité d’enseignement au semestre 4 dans la formation en licence chez nous », témoigne le professeur Émile Houngbo, directeur de l’Eapa.
Selon les propos du professeur Pamphile Dègla, directeur du CePeSA, les cadres de formation théorique sont déjà garantis. « Nous n’aurons pas de difficultés à implémenter ce que nous avons reçu. Nous avons des partenaires avec lesquels nous travaillons. Au-delà de ce que nous faisons ici de manière théorique, il y a également des stages qui sont organisés », assure-t-il.
Les attentes pour le succès de la professionnalisation du coaching des ABC
Si dans certains centres de formation, tout est prévu pour que l’encadrement des coachs des ABC s’effectue sans anicroche, d’autres souhaitent la création d’un dispositif solide et durable. « Ce qu’on attend aujourd’hui, c’est l’accompagnement de la GIZ pour créer un environnement dans lequel la pratique se fera pour construire les compétences nécessaires à l’exercice de ce métier », espère Bruno Djossa, recteur de l’UNA. « Ce serait un outil fondamental pour la promotion de toutes ces connaissances qui nous sont transférées. Ce sera le lieu de formation des coachs et des prestations en coaching » a renchérit le directeur de l’Eapa Emile Houngbo.
En attendant que ces doléances connaissent un écho favorable de la part de la Coopération allemande au Bénin, le ProAgri4 qui égrène ses dernières heures espère que la capacité des enseignants à former des étudiants en coaching des ABC croît. Ceci pour s’assurer que les futurs coachs ne proviennent exclusivement que de ces centres universitaires.
Méchac A.
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