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Alimentation : le Sahel « à un pas de la famine », rapporte l’ONU

Au Sahel, 45.000 personnes souffriront de faim catastrophique selon les Nations unies dans une nouvelle étude publiée mardi 18 avril. Le rapport indique aussi 83% d’augmentation de « la malnutrition aigüe » en Afrique de l’Ouest et Centrale, notamment chez 16,5 millions d’enfants de moins de 5 ans.

La faim et la malnutrition continuent de s’aggraver dans le Sahel. « 45.000 personnes connaîtront des niveaux de faim catastrophiques », avertit le dernier rapport de l’ONU. Ça fait dix ans que l’Afrique de l’Ouest et Centrale ont connu un niveau aussi élevé d’insécurité alimentaire.

C’est « pour la première fois au Sahel » que la situation est en voie d’être plus culminante. L’Organisation des Nations unies entrevoit la région « à un pas de la famine ». Le Burkina Faso et le Mali sont les deux pays les plus vulnérables avec respectivement 42.000 et 2.500 personnes concernées.

En cause, les situations conflictuelles dans le Sahel, les changements climatiques, la Covid-19 et la cherté des denrées alimentaires. « Malgré l’augmentation de la production céréalière, l’accès à la nourriture pour la majeure partie de la population reste difficile en raison du fonctionnement perturbé des marchés dû à l’insécurité civile et aux prix élevés des denrées alimentaires », a déclaré le Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, Robert Guei.

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La situation des enfants

L’accès régulier aux aliments sains et nutritifs sera problématique durant la période de soudure, de juin à août 2023. L’analyse de la sécurité alimentaire du Cadre harmonisé de mars 2023 estime à 48 millions le nombre de personnes susceptibles. Le quadruple des cinq dernières années. « Les résultats confirment également une tendance à long terme vers une expansion géographique de l’insécurité alimentaire dans la région », renchérit l’ONU.

Cette situation « déchirante » impacte également la petite enfance. En effet, « 16,5 millions d’enfants de moins de 5 ans seront confrontés à la malnutrition aiguë en 2023, dont 4,8 millions d’enfants souffriront de la forme sévère débilitante. Il s’agit d’une augmentation de 83% de la malnutrition aiguë globale par rapport à la moyenne de la période 2015-2022 », signale le rapport.

Ce qui est urgent selon l’ONU

L’ONU ne s’est pas juste contentée de présenter l’état des lieux. Face aux faits, les recommandations vont dans le sens d’un investissement massif dans le renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le Sahel.

« Il s’agit notamment de mettre en place des systèmes d’alimentation, de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que des programmes de protection sociale tenant compte de la nutrition et ciblant les groupes vulnérables tels que les femmes et les jeunes enfants », écrivent les Nations unies sur leur site.

Les partenaires humanitaires et de développement sont appelés à soutenir les gouvernements nationaux à cet effet. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) réitèrent le même appel au secteur privé.

Emmanuel M. LOCONON

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