L’hôtel Majesté de Bohicon a servi de cadre à l’atelier de restitution des travaux de la cartographie de la fertilité des sols. Initiée par l’IFDC, l’un des organes exécuteurs du programme Approche communale pour le marché agricole-phase 2 (Acma 2), cette rencontre de partage et de réflexion a réuni les acteurs du ministère de l’agriculture, de la recherche agropédologique au Bénin ainsi que les industriels de l’engrais et les représentants des producteurs au niveau national afin d’apprécier l’état actuel de la fertilité des sols sur la zone d’intervention du programme pour la formulation d’engrais utiles aux besoins de ces sols.
Un bon rendement des cultures vivrières en termes de quantité et de qualité nutritionnelle est fonction de l’état des sols. Or, après une exploitation culturale continue des sols, les minéraux qui s’y trouvent s’amenuisent, ce qui oblige les agriculteurs à les amender de façon traditionnelle en minéraux et en oligoéléments sans considération réelles de leurs besoins. Désireux d’apporter une réponse adéquate à la situation, l’Institut International de Développement des engrais (IFDC) a mené une série de recherche sur l’état de la fertilité des sols à travers les départements du Zou, des Collines, de l’Ouémé et du Plateau. « Pour améliorer l’utilisation efficiente des engrais et la réponse des cultures à l’application des engrais, c’était important de questionner les sols pour identifier quelles étaient leurs limites de façon à ce que les nouvelles formules d’engrais tiennent compte de cela et apportent des éléments qui vont satisfaire les besoins des sols et des cultures » justifie Jean Dossa Ekwe, spécialiste des questions de fertilité des sols à l’IFDC.
Ainsi, au terme des recherches, treize cartes riches en données précises basées chacune sur un minéral ou oligoélément ont été présentées aux participants provenant du ministère de l’Agriculture, de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (Inrab), de la Faculté des Sciences Agronomiques (Fsa) de l’Université d’Abomey-Calavi, de la Société de développement du coton (Sodéco) et de la Fédération des unions des producteurs du Bénin (Fupro-Bénin). À en croire le spécialiste de l’Ifdc, ces cartes de fertilité des sols révèlent un réel besoin d’intérêt en certaines ressources nutritionnelles et organiques.
Dans ce sens, les acteurs étatiques du secteur agricole ainsi que les acteurs privés de l’industrie de l’engrais ont une partition à jouer. Toutes les recommandations issues de cette rencontre de partage serviront à élaborer une note de politique à adresser à ceux-ci en vue de la formulation des engrais à hautes valeurs ajoutées en minéraux et en oligoéléments aux producteurs pour la qualité nutritionnelle et la pérennisation des cultures vivrières.
Pour le Professeur Guillaume Amadji, cette initiative vient à point nommé, car pour lui la teneur des sols en éléments nutritifs et oligoéléments participe en grande partie à la sécurité alimentaire. « Rien ne sera de trop comme recherche des alternatives de technologies pour pouvoir bien booster la production végétale », a-t-il déclaré. Quant au Dr Gustave Dagbenonbakin, chercheur à l’Inrab, de nombreux défis restent à relever, notamment la réalisation des tests de validation de ces recherches ainsi que leur extension à d’autres localités du pays. Cette initiative de l’IFDC augure donc de belles retombées pour la productivité agricole et la santé des sols. Cela démontre davantage son engagement au service de l’agriculture béninoise.
Méchac AWOKOLOÏTO
Pour plus d’information sur le programme Acma 2, consultez cette page
