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ACMA 2 : Grâce aux TIC « j’ai obtenu 37 sacs sur la même superficie de 2ha », témoigne Félix MAGBONDJI

Admises comme un outil indispensable pour l’intensification agricole et l’accroissement des revenus des acteurs, les Technologies de l’Information et de la communication font des heureux auprès des bénéficiaires du programme Approche Communal pour le Marché Agricole phase 2 (ACMA). Du système d’information sur les Marchés (SIM) à la solution de prévision météorologique Ignitia en passant par le Système d’Information et de Formation Techniques (SIFT), les producteurs  voient leurs productivités s’améliorer après l’adoption de ces solutions. Félix MAGBONDJI, leader des jeunes entrepreneurs agricoles du Pole d’Entreprises Agricoles de maïs de Savalou nous relate son expérience.

Agratime : Pourquoi avez-vous opté pour la production du maïs ?

Félix MAGBONDJI : Je produis du soja, du manioc, de l’arachide et un peu de tout, mais c’est le maïs qui est ma production principale. J’avais commencé avec mon père. Depuis 2016, j’ai commencé à avoir mes propres exploitations de maïs de différentes variétés notamment le blanc local et le maïs jaune. Et si j’ai choisi cette spéculation, c’est parce que j’ai constaté que beaucoup produisent du maïs, mais ne savent pas quand produire pour avoir un meilleur rendement.

 Aussi, pendant la période de soudure qui coure du d’avril à mai, le maïs se fait rare dans notre zone, et si vous en trouvez c’est celui produit au cours de la première saison, qui a été stocké dans les champs et les greniers et qui parfois pourrit déjà. Alors quand on s’en sert en cuisine, ce n’est plus agréable. Les gens préfèrent donc le maïs venant du nord du pays communément appelé « Akpassa », le maïs de la deuxième saison. Et moi j’ai préféré produire le maïs pendant ladite saison pour pouvoir profiter de la période de soudure pour vendre un peu plus cher. D’ailleurs dans tous les foyers on mange du maïs.

Comment étaient vos débuts dans l’activité ?

L’entrepreneuriat agricole n’est pas chose facile. Avant la découverte des NTIC avec ACMA 2, mes activités ne prospéraient pas bien. J’ai démarré avec la passion sinon j’aurais abandonné l’activité depuis un bon moment. Au début, j’ai emblavé un quart d’hectare sur lequel j’ai pu obtenir plus de 700 kilogrammes de maïs. Pour moi, c’était rentable parce que la pluviométrie était bonne, le terrain suffisamment fertile et j’avais un peu suivi les itinéraires de production de maïs. Toutefois, tout n’était pas rose puisqu’en pratique on pouvait obtenir plus de cinq tonnes à l’hectare lorsque toutes les conditions sont réunies. Les difficultés que j’avais rencontrées concernaient la méconnaissance des conditions météorologiques et le manque de maîtrise des techniques culturales qui conditionne de meilleurs rendements. Mais j’ai su évoluer avec le temps pour dépasser ce que je rencontrais comme problème.

Félix Magbondji, dans son champ de maïs

Comment a commencé le changement grâce aux solutions TICs d’Acma 2 ?

À mon niveau, j’ai constaté, que mon rendement s’est élevé c’est-à-dire l’an dernier j’ai obtenu 25 sacs et cette année, 37 sacs sur la même superficie de deux hectares. Et comme chiffre d’affaires trois cent soixante-quinze mille l’an dernier et cette année cinq cent quarante milles. La différence entre l’année dernière et celle-ci donne un écart de cent soixante-cinq mille. C’est important, cela peut régler des choses dans ma vie et dans mon foyer.

En quoi ressentez-vous ces changement au quotidien dans vos activités ?

Les solutions qu’ACMA 2 a développées et mises à notre disposition sont une œuvre salutaire, car aujourd’hui beaucoup de choses ont changé par rapport aux anciennes habitudes. Auparavant pour vendre sa production, il faut se déplacer sur le marché pour s’imprégner des prix. On allait directement sur le marché avec le produit, puis on le bradait par manque d’information puisqu’on ne souhaite plus rentrer à cause du besoin d’argent. Alors que sur le marché situé à 10 voire 15 km on peut écouler son maïs à un prix acceptable et être à l’aise. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il suffit d’être abonné au SIM et tous les jours de marché de la localité de son choix, on reçoit les messages sur le prix à l’heure convenue. Cela permet de prendre une décision si on souhaite vendre sur ce marché ou pas.

Les pratiques habituelles que nous avons et qui nous plongent davantage dans les pertes ne sont plus d’actualité. Aujourd’hui avec le SIFT nous avons des vidéos sur les bonnes pratiques agricoles, des audios, des documents accessibles sur la plateforme Net data Education qui nous permet d’avoir une meilleure connaissance des pratiques liées à la production à la transformation et à la commercialisation de nos productions. Donc, lorsque je rencontre un problème dans mon champ comme les chenilles légionnaires qui affectent les champs de maïs depuis 2016, il y a une fiche technique qui nous recommande les produits à utiliser et leur mode d’application. On a donc plus ces soucis-là. Il y a beaucoup de spéculations qui sont prises en compte dans le SIFT qui contribue à produire à grande échelle et qui participe à notre réussite.

Nous avons l’outil Ignitia qui nous permet d’avoir les informations météorologiques pour pouvoir planifier nos activités afin de ne pas tomber dans les pièges des risques de sècheresse et d’inondation surtout dans ce contexte de changement climatique. Donc il nous permet d’éviter les catastrophes dans nos activités. Ignitia est donc une bonne solution et celle que j’ai beaucoup aimée parce que sans la prévision météorologique, on est exposé à la catastrophe.

Avez-vous une préférence parmi ces solutions NTIC ?

Je ne puis dire que j’utilise une solution au détriment des autres. J’utilise pratiquement les trois solutions. Toutefois, j’ai préféré le SIFT, parce qu’il me permet d’apprendre par la pratique. Avec le SIFT, j’ai les vidéos qui me permettent d’étudier les itinéraires techniques de production et les appliquer sur mon exploitation. Même si ce n’est pas encore au total, j’essaie d’appliquer et j’ai vu mon rendement s’améliorer.

Félix Magbondji, dans un magasin de stockage de maïs

Combien vous coûte en moyenne l’utilisation des NTIC ?

Je dirai que c’est un cadeau que ACMA 2 nous a fait. Puisqu’avec toutes les informations que nous recevons en un (01) mois, c’est trois cents (300) francs seulement que nous payons. Et pour une année, cela fait trois mille six cents (3600) francs pour avoir accès à toutes ces solutions. Le producteur lambda ne pourrait pas dire que nous payons cher, puisqu’avec toutes les informations que nous recevons trois cents (300) francs par mois je pense que ce n’est rien.

Que faites-vous pour partager les connaissances TIC que vous avez acquises avec Acma 2 autour de vous ?

Nous sommes dans un milieu paysan et il faut beaucoup sensibiliser les agriculteurs pour qu’ils puissent avoir connaissance des bienfaits des trois solutions initiées par Acma 2. Il y a des coopératives dans lesquelles je suis membre et responsable également. À chaque occasion que je me retrouve avec mes pairs j’essaie de les sensibiliser à s’abonner pour bénéficier de ces avantages. Je participe aux activités de sensibilisation et de collectes de données GPS pour faciliter les choses. Pour moi, il est bien de les amener à être à l’aise dans leur métier en partageant les bonnes choses avec son prochain. C’est donc avec une grande joie que nous partageons ces solutions avec eux et que nous aidons ACMA 2 à vulgariser ces solutions.

Propos recueillis: Méchac AWOKOLOÏTO

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