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« J’ai vendu 200 sacs de 100 kg de maïs au PAM »

Accéder au marché institutionnel des produits agroalimentaires n’est pas toujours une mince affaire pour les acteurs ruraux. Mais l’expérience de Charlotte Houndji, bénéficiaire du programme ACMA 2, révèle clairement qu’il constitue une piste de choix pour améliorer la sécurité́ alimentaire et nutritionnelle et réduire la pauvreté́. Plus d’un an après avoir vendu du maïs au Programme Alimentaire Mondiale (PAM) par vente groupée, Charlotte Houndji garde encore de beaux souvenirs.

Charlotte Houndji, la cinquantaine, est commerçante de produits agricoles à Pobè, département du Plateau (Bénin). Elle fait partie de la centaine de producteurs et de commerçants ayant participé en 2021 à la mobilisation de 200 tonnes maïs pour satisfaire une partie de la demande du PAM au Bénin.

En effet, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme des Cantines scolaires exécuté par le PAM, l’organisation onusienne s’est procurée des produits agricoles locaux, les céréales en l’occurrence, afin de constituer ses stocks alimentaires. Une mesure qui promeut les systèmes agricoles en offrant aux agriculteurs des opportunités de commercialisation de leur production avec une bonne marge bénéficiaire à travers des circuits légaux.

Des acteurs remplissent des sacs de maïs dans le cadre du contrat avec le PAM

Bien que les marchés institutionnels comme celui du PAM exigent des conditions que les agriculteurs peinent à réunir, Charlotte et ses paires productrices et commerçantes y sont parvenues grâce à l’accompagnement du Programme ACMA2. « L’opportunité du PAM nous est parvenue grâce au programme ACMA2. Auparavant, nous pensions que le PAM achetait du maïs hors du pays pour les cantines scolaires. Mais avec cette expérience, nous pouvons conclure que c’est une opportunité rentable. », confie-t-elle. Cette forme de vente aux institutions par son caractère formel et rémunérateur constitue une voie privilégiée pour atteindre les objectifs de développement durable notamment, ceux relatifs à la sécurité́ alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté́

Charlotte, le noyau de sa famille et de sa communauté.

La conquête d’un marché institutionnel est tributaire d’une production de qualité et d’une grande capacité de mobilisation. Grâce aux nombreuses séances de formations sur les itinéraires de production et de conservation des produits agricoles, Charlotte a su s’adapter aux clauses du contrat du PAM. « Une fois le maïs réuni, nous sommes passés au vannage et au triage selon les attentes et la quantité du contrat. Ils sont passés vérifier le stock mobilisé et ont analysé le taux d’humidité et d’aflatoxine. Toute seule j’ai mobilisé 200 sacs de maïs de 100 kg », révèle Charlotte Houndji.

Crarlotte, entourée des membres de sa famille

 

Selon ses propos, elle s’est rendue auprès de plusieurs petits producteurs et commerçants dans les campagnes et hameaux environnants la commune de Pobè afin d’obtenir la quantité qu’elle a apporté. Selon des chiffres révélés par les responsables du groupe auquel appartient Charlotte, le contrat exécuté pour le PAM a généré 277 emplois saisonniers, dont 215 femmes actives comme Charlotte. Parfois cheffes de leur famille, celles-ci parviennent à couvrir les besoins quotidiens de leur ménage et à assurer l’éducation de leurs enfants même au niveau supérieur. « Lorsqu’on a finalisé la vente, j’ai utilisé mes bénéfices pour solder la scolarité de mes enfants qui fréquentent des universités privées. J’estime que j’ai fait un investissement. Mon plus grand souhait est que ce sacrifice porte ses fruits. », a-t-elle révélé. De même, par le processus de vente groupée auquel elle a participé, de nombreux autres acteurs indirects ont été impactés et passent par elle pour écouler leur production plus rapidement. Ils ressentent les effets positifs des activités de ces femmes au sein de leur ménage et de leur communauté rurale.

Après cette expérience de la vente groupée à une institution, Charlotte garde bon espoir que des occasions similaires se reproduisent pour son grand bonheur et celui de ses pairs. Car dit-elle « A l’heure actuelle, le programme ACMA2 a déjà fait tout le nécessaire ». Elle se dit suffisamment aguerrie pour conquérir d’autres marchés aussi lucratifs que celui du PAM.

triage du maïs
Le triage du maïs

Le programme Approche Communale pour le Marché Agricole phase 2 (ACMA2), a soutenu des centaines de producteurs, de transformateurs et de commerçants de produits agricoles de ses quatre départements d’intervention à accéder à des marchés d’écoulement formel et rémunérateur aussi bien au Bénin que dans d’autres pays de la sous-région. En plus du PAM, il a permis aux acteurs des pôles d’entreprises agricoles de la filière maïs de la commune de Djidja (département du Zou) d’accéder au marché institutionnel avec la société Socia, qui fournit du maïs à la brasserie « La Béninoise » sous forme de gritz.

Méchac AWOKOLOÏTO

 

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